March comes in like a lion 1. Tome 1

R ei, jeune homme introverti, est joueur professionnel de shogi ; cette situation assure son indépendance, mais il souffre de son isolement. Il y a peu, il a mystérieusement quitté son foyer d’adoption, qui l'avait accueilli suite au décès tragique de sa famille lors d'un accident. Rei trouve cependant du réconfort auprès de trois sœurs qu'il a rencontrées et qui ont également perdu leurs parents. Ces personnages blessés paraissent trouver un écho en leur douleur respective.

Comme souvent concernant les longues séries, ce premier opus est essentiellement un tome d’exposition et s'avère intrigant, même si des éléments nécessaires à la compréhension du héros sont d’ores et déjà dévoilés. En outre, la démarche particulière de Umino Chica permet de distinguer ce récit d'autres mangas qui relèveraient du même acabit.

En effet, le shogi s'annonçant comme un thème central, March comes in like a lion semble s’inscrire dans le genre nekketsu, avec sa trame attendue comportant une quête et le dépassement de soi du héros en herbe, ce que confirme le dessin assez classique. Néanmoins, les émotions de Rei et des protagonistes gravitant autour de lui prennent rapidement le pas sur le jeu. D’ailleurs le lecteur n'a guère d’explications détaillées sur ce sujet pourtant complexe, bien que des informations soient égrenées au fil des interventions de Manabu Senzaki, caution scientifique de l'ensemble.

Contrairement aux apparences, ce manga ne s'établit donc pas dans la lignée d'un Hikaru No Go par exemple, et justifie le classement seinen qui l’adresse aux lecteurs à partir de 13-14 ans. March comes in like a lion constitue avant tout un titre introspectif et mélancolique abordant les thèmes du deuil, de la solitude et du mal-être, allégé par quelques pointes d’humour, une petite Momo en bas âge apportant un côté mignon et des situations plus badines. Il reste à voir comment Umino Chica compte faire évoluer son récit, jusque-là plutôt habilement traité, et si le shogi prendra davantage d'importance, car la série toujours en cours au Japon, compte déjà une douzaine de volumes...

Moyenne des chroniqueurs
6.0