Star Wars - Dark Vador (Panini Comics - 100% Star Wars - 2015) 1. Vador
"Vous vous croyez malin, mais vous êtes surtout utile en tant que bâton,mieux vaut vous brandir que vous laissez agir."
Peu après la bataille de Yavin, qui constitue le pire désastre militaire de l'Empire depuis sa création, Dark Vador vient rendre compte à son maître d'un nouvel échec. Et cette fois, l'Empereur ne laisse rien passer. Son apprenti est dégradé au rang de sous-fifre ; mis à disposition d'un simple militaire, il devra à nouveau faire ses preuves.
Suite au rachat de la licence par Disney, l'univers étendu se trouve reclassé au sein de la collection Legends. Ce premier tome d'une série consacrée au Seigneur Noir des Sith, fait partie du nouveau canon et se doit donc de redonner le ton officiel à des personnages explorés, parfois sous des facettes contradictoire, par de multiples auteurs durant presque 40 ans. Le volume s'ouvre donc sur un Vador qui a perdu de sa splendeur, taraudé par les souvenirs de son ancienne vie, contraint de se refaire une place dans un monde qui le considère comme obsolète. En effet, la relation toxique entre le maître et l'apprenti s'inscrit en filigrane de ce premier recueil. En habile manipulateur, Palpatine ne cesse de mettre à mal son bras droit. Chaque phrase prononcée est une pique, une humiliation bien sentie, un coup de fouet verbal qui claque à chaque réplique. Et se conclut par le coup de grâce final qui fait le lien avec le Retour du Jedi : depuis Mustafar, Vador est en sursis, conservé faute de mieux, parce qu'il n'y a plus de Jedi à pervertir.
De nombreux personnages sont introduits, alliés comme ennemis, dont le plus remarquable est le Docteur Aphra, archéologue-récupératrice de vieux droïdes, qui hésite entre admiration et terreur vis à vis de son nouvel employeur. Jeune, jolie, débrouillarde et insolente, elle a gagné un certain succès auprès des fans. En miroir, un autre Docteur, Cylo, fabriquant de méta-guerriers, dont la rivalité avec Vador et la relation avec le souverain galactique rappelle celle décrite dans les Ombres de l'Empire, un des ouvrages les plus reconnus de l'univers étendu (ou UE), tout en faisant un clin d’œil à l'Empire des Ténèbres. En effet, il est étonnant que la découverte principale de Cylo ne soit pas convoitée par l'Empereur qui se porte sur les créatures lancées sur Vador. Celles-ci d'ailleurs ne sont guère réussies : un véritable catalogue de super-héros - ou plutôt de super-vilains - qui parait décalé, même pour ceux qui ont lu les pires délires de l'UE. Un panorama de bizarreries technologiques fait face au héros, davantage pour le ralentir que pour lui inspirer une véritable crainte du remplacement. Ceci mis de côté, c'est une image très sombre et jubilatoire du fonctionnement de l'Empire qui est ainsi montrée, un management moderne, basé sur l'humiliation, la mise en concurrence brutale, l'application cynique du diviser pour mieux régner. La voie des Siths est impitoyable pour ceux qui font preuve de la moindre faiblesse. On en ressentirait presque de la compassion pour le protagoniste...
Le dessin est de très bonne tenue, réaliste, presque photographique avec sa colorisation informatique plutôt vive. Les tons colorés sont ceux de la prélogie,préféré audesign sobre de la trilogie. Un seul défaut, le traitement du visage de l'Empereur, mal maîtrisé, changeant, parfois méconnaissable.
Un bon opus consacré à un personnage mythique.
7.0