Les maîtres de l'évasion / The Escapists The Escapists

À la mort de son père, Maxwell Roth découvre dans la cave une énorme collection de comics The Escapist, un vieux super-héros maintenant oublié. La passion de son paternel devient alors la sienne et au décès de sa mère, Max va profiter de son héritage pour racheter les droits d’auteurs de l’œuvre. Pour réaliser son rêve de remettre au goût du jour les histoires du maître de l’évasion, il embarque son ami d’enfance Denny et une jeune illustratrice, Case. Mais dans le monde de la bande dessinée rien n’est simple, surtout s'ils faut intégrer les techniques de marketing.

Ce one-shot, inspiré du roman Les Extraordinaires Aventures de Kavalier et Clay de Michael Chabon (prix Pulitzer de la fiction en 2001), plonge le lecteur dans l’univers des artistes et de l’autoédition. Brian Vaughan, scénariste expérimenté (Saga, Y le dernier Homme), livre ici une vue intimiste et personnelle sur son métier. Si l’envers du décor entre les conflits avec les grosses institutions et les critiques est bien présent, l’accent est mis sur les liens qui se tissent et les choix importants qui accompagnent la vie de l’équipe. Tantôt triste tantôt joyeux, mais toujours touchant, l'auteur transmet au lecteur l’ascenseur émotionnel qui va de pair avec la création d’un comics. Malgré certains personnages secondaires caricaturaux, les protagonistes sont, quant à eux, bien développés et donnent du relief à l’album.

Le point fort réside dans la construction parallèle de l’histoire de Max et celle de son œuvre. En effet, conjointement avec la trame principale, se développent le scénario et le dessin de The Escapist vu par Max. En plus de permettre une double lecture intéressante, le changement de style apporte un souffle bienvenu. De nombreux artistes ont apporté leur touche, mais seul le magnifique graphisme du nouveau comics, un mélange de crayonnages noirs et de peinture abstraite, retient réellement l’attention. Le côté rétro des anciens albums et le style de la trame principale ne sont pas désagréables, simplement ils ne donnent pas envie de s’attarder.

Hommage au roman de Chabon, The Escapists est hors norme, personnel et réjouissant. Inégal d’un point de vue graphique ; cependant, ses nombreux atouts font regretter d’avoir tourné la dernière page.

Moyenne des chroniqueurs
7.0