L'Étoile du désert 3. Tome 3

À la tombée de la nuit, une bande attaque un convoi de pionniers. Plusieurs années après, Maria, seule survivante du massacre, et son père reviennent s’installer non loin du lieu du drame, à la frontière du territoire des indiens. Ils se trouvent donc tout proche de la tribu de Souffle du Matin et d’Étoile du Désert, deux jeunes qui se tournent autour. Leur confrontation avec des cow-boys chassant les bisons va déclencher une série de rencontres et de péripéties qui mènera éventuellement aux évènements des premiers tomes.

Il fallait oser reprendre Étoile du Désert, série emblématique du western en BD. Attendus au tournant, notamment sur le dessin, les deux compères Hugues Labiano et Stephen Desberg ont su relever le défi.

Garant de la continuité, Stephen Desberg, déjà aux commandes sur les deux premiers tomes livre une histoire pleine de promesses, introduisant toute une galerie de personnages, du pieux colon au guerrier indien. Il évite l’écueil des protagonistes manichéens et chacun d’entre eux est travaillé, riche de plusieurs facettes pour peindre leur personnalité. Habitué des séries à suspense, le scénariste dévoile petit à petit les différentes pièces du puzzle, maintenant le lecteur en haleine d’un bout à l’autre de l’album.

Reprendre une série en cours n’est jamais chose aisée, en particulier lorsque les précédents opus sont dessinés par Enrico Marini. Labiano n’a pas essayé de reproduire le style de ce dernier mais s’est au contraire pleinement approprié l’histoire pour la servir à sa façon. Utilisant un encrage profond ainsi qu’un trait plus fin et minutieux, il crée une ambiance différente mais tout aussi jouissive. Si les expressions au niveau des visages des personnages sont parfois en deçà des attentes, les paysages et les décors sont de grande qualité. Les couleurs de Jérôme Maffre, plus légères et moins sauvages que celles du premier cycle, confirment la réalité d'une véritable rupture graphique.

Ce troisième tome de L’Étoile du Désert joue sur les bons souvenirs laissés il y a 20 ans mais ne se contente pas de surfer sur la vague. En changeant le graphisme et en maîtrisant le scénario, l’album fait du neuf avec du vieux.

Moyenne des chroniqueurs
6.0