Philippine Lomar (Les enquêtes polar de) 1. Scélérats qui rackettent

« L’important n’est pas tant de naître intelligente, encore faut-il ne pas mourir idiote. » On ne la raconte pas à Philippine. Quand la petite Swong est venue réclamer ses services pour résoudre une sombre histoire de racket, la jeune détective a bien senti que l’affaire était plus sérieuse qu’elle ne l'a laissé paraître. Heureusement, elle peut compter sur deux amis fidèles, Mok et Gégé, qui vont l’aider à mettre la main sur les malfrats qui terrorisent sa cliente.

La première planche donne d’emblée le ton : un découpage très cinématographique multipliant les cadrages ainsi qu’une case donnant l’impression d’un travelling, un révolver sur la tempe indiquant que l’album est adressé à un public jeunesse averti et un nom d’héroïne, Philippine Lomar, dont les références aux romans de Raymond Chandler sont évidentes. Il faut aussi ajouter des dialogues incisifs et coupés au couteau qui semblent tout droit sortis d’un scénario de Michel Audiard.

Philippine Lomar, une série qui fait du neuf avec du vieux ? Sans doute, mais ça fonctionne et le caractère bien trempé de la rouquine y est pour beaucoup. Dominique Zay, auteur de théâtre et de polars, a également créé une galerie de personnages qui renforcent l’intérêt : une mère sourde et muette aussi maline que sa fille mais aussi Mok, un gars de la cité au grand coeur, et Gégé, oncle adoptif, dont la carrure est souvent bien pratique. Au dessin, Greg Blondin mélange également les genres, en lorgnant de temps en temps du côté du manga, aidé en cela par les couleurs de Dawid.

Si vraiment il fallait chipoter, la couverture n’est pas des plus réussies et le jeu de mot du titre du premier opus n’est pas non plus très heureux. Deux bémols qui ne devraient pas empêcher de découvrir les aventures d’une nouvelle héroïne, déjà attachante.

Moyenne des chroniqueurs
7.0