Pile ou face 1. Cavale au bout du monde

N ew-York, 1848. Un homme, émigré d'Irlande, se voit confier les deux enfants de son ex-compagne, restée au pays et aujourd’hui décédée. Il est également sommé de conserver pour eux leur maigre héritage : une montre et un couteau.
Bien plus tard, leur père adoptif a quitté le foyer en quête d'emploi. Sans nouvelles de lui, les jumeaux ont intégré un gang d'orphelins. Un cambriolage qui tourne mal déclenche une avalanche de complications : poursuivis par un chef de gang revanchard et un pirate sanguinaire prêt à tout pour mettre la main sur leur mystérieux legs, Alexandre et Cléopâtre sont en cavale. Séparés, ils rencontreront néanmoins de surprenants alliés. Parviendront-ils à se rejoindre ? À échapper à leurs assaillants ? Pourquoi leur modeste bagage suscite-t-il tant de convoitise ?

Si le lecteur est plongé dans les États-Unis du XIXe siècle, Pile ou face est avant tout un retour à l'aventure dans son sens originel. Celui qui s’exprime à grand renfort de poursuites, d’horizons inconnus, de rencontres, de dépassement de soi, de suspense et d'émotions, ici également agrémentés d'une pointe de fantastique. La scénariste Hope Larson remplit largement le cahier des charges : après une mise en place brève et intrigante, l'histoire démarre rapidement et ne se perd pas en circonlocutions : bon point auprès des jeunes, sensibles aux récits qui font la part belle à l’action. Ce premier tome est riche en rebondissements et bien développé, ce qui justifie l'importante pagination.

Le dessin de Rebecca Mock est moderne (plus attractif que celui de la couverture), pouvant évoquer le style de Doug TenNapel (Ghostopolis). Elle offre des planches dynamiques, très lisibles, puisant dans une large palette de couleurs en aplats, à la tonalité variant suivant l’ambiance.

À la fin, peu de mystères ont été résolus. Par ailleurs, le rapport entre le titre et le récit demeure obscur : en version originale, South compass (soit « la boussole du sud ») est plus évocateur après lecture ; ce choix de traduction sera-t-il éclairci par la suite ?

Pile ou face
constitue une authentique aventure trépidante, dont le volume suivant se fera attendre avec impatience, en espérant que les nombreuses questions soulevées trouveront leur réponse ! Encore une fois, Rue de Sèvres a su dénicher une bande dessinée de qualité à ajouter à son catalogue jeunesse.

Moyenne des chroniqueurs
7.0