Andersen - Les ombres d'un conteur

Les ombres d’Andersen retrace la vie du célèbre écrivain danois Hans Christian Andersen, surtout connu pour ses contes. Ce jeune homme mal-né, déterminé à forcer le destin pour devenir un artiste. Il est parvenu à ses fins grâce à un acharnement peu commun, des bienfaiteurs dont il a su attirer la sympathie, un travail sans relâche et une bonne dose de chance !

Andersen est présenté par le petit soldat de plomb, cette figurine aventureuse étant sans doute la plus à même de dévoiler les pensées intimes de son créateur, avec lequel il partage tant : différence, voyages, solitude… Il accompagne le lecteur dans la découverte de cette personnalité touchante, sa relation avec l’ami d’une vie - Edvard Collin -, son caractère fantasque, sa poursuite de la renommée.

Sur le plan graphique, Nathalie Ferlut signe des planches très colorées, lumineuses, plus proches de celles de Lettres d'Agathe que de Le bel inconnu. Elle nuance styles et techniques selon les situations, accentuant tantôt la sensualité d’une scène au moyen de teintes denses et chaudes, de peintures plus floues, tantôt le caractère prosaïque d’une autre au moyen d’une ligne claire et de couleurs contrastées. Des références aux contes émaillent le récit et apportent une certaine espièglerie lorsque bougie, fleurs ou porcelaines s’expriment et conversent avec le poète. Par ailleurs, les motifs scandinaves traditionnels sont très présents, ainsi que le dessin de silhouettes rappelant le talent d’Andersen pour les papiers découpés.

À noter que dans la description de l’œuvre de l’écrivain, il n’est fait que très rapidement mention de la source folklorique de ses histoires. Or, si sa démarche était en effet complètement différente de celle de Perrault ou des Grimm, il a bien puisé pour partie dans l’héritage populaire nordique.

Les ombres d’Andersen est un portrait brossé avec légèreté et mélancolie à la fois, nostalgique comme l’enfance qu’il n’a semble-t-il jamais su quitter. Une belle lecture qui plonge le lecteur dans l’univers de cet auteur à la vie finalement mal connue mais que l’on peut deviner à travers ses écrits.

Moyenne des chroniqueurs
7.0