Le petit Bourreau de Montfleury Le Petit Bourreau de Montfleury

D ans le petit village de Montfleury, ni le bourreau ni son père – qui exerçait le même métier – n’ont eu à exécuter qui que ce soit. Il peut donc profiter de son temps libre pour s’adonner à sa passion : la peinture. Le nouveau maire, dont le maître-mot est fermeté, organise une exécution qui va bouleverser le quotidien paisible et pacifique du village. Motivé par une enfant et assisté par une chauve-souris, sorte de Jiminy Cricket en version thérapeute, le héros devra choisir entre son amour de l’Art et son métier lugubre.

Plébiscité par Amnesty International, ce premier titre de Marty Planchais aborde la problématique de la peine de mort. Tout en introduisant ce thème avec subtilité, le scénariste met en avant l’abus de pouvoir et le populisme. Pour transmettre le message, l’auteur mélange avec tact l'humour et la réflexion, touchant ainsi un public jeune mais aussi les plus âgés. Les protagonistes, éminemment gentils, rendent ce joli conte à la fois vivant, profond et drôle.

Par leur aspect enfantin, les couleurs et le coup de crayon de l’artiste renforcent son intention de créer un décalage avec le sérieux du sujet abordé. Le dessin, franc et joyeux, ainsi que la tonalité, vive et dynamique, allègent le propos et le rendent accessible à tous. Les peintures du bourreau, dans le style de Van Gogh, permettent de mettre en images l’état d’esprit du personnage, tandis que le trait charbonneux et la colorisation aux tons doux donnent une ambiance agréable et adaptée au propos. Le tout forme un ensemble plaisant dont le dessin et le scénario se marient avec justesse.

En faisant d’un sujet difficile une œuvre réjouie sans pour autant oublier de s’attaquer au cœur du sujet, Marty Planchais signe un album sympathique à mettre entre toutes les mains.

Moyenne des chroniqueurs
6.0