Porcelaine 2. Femme

D ix années se sont écoulées depuis que Gamine a franchi les murs de l’étrange domaine dans lequel elle vit désormais isolée du monde extérieur. Cependant, une visite, celle de la Générale, l’oblige à sortir de son repaire. Les hommes de Porcelaine suscitent bien des convoitises notamment auprès des militaires qui en feraient volontiers de la chair - cassante certes - à canon. Pour la jeune femme, il est hors de question de laisser entre les mains de personnes mal intentionnées l’héritage de celui qu'elle considère comme son père adoptif. Autre chamboulement, et pas des moindres : l’Amour vient également frapper à sa porte.

C’est dans une préface qui tient presque lieu de lettre d’excuse que Benjamin Read explique les raisons qui l’ont poussé à « tuer » Gamine et à la transformer en « Femme ». Il faut dire que l’héroïne du premier tome de Porcelaine a su convaincre par son caractère bien trempé mais aussi par sa sensibilité qui faisaient d’elle le personnage idéal pour évoluer dans l’univers gothique et inquiétant imaginé par les auteurs. Après un temps d’adaptation inévitable pour admettre la disparition de Gamine et se familiariser avec Femme, ce deuxième tome parvient à convaincre en abordant des thèmes sensiblement différents qui tournent autour des choix qui s’offrent à l’héritière du Porcelainier.

La difficulté de ce genre de récit tient à sa construction très théâtrale : un lieu presque unique dans lequel des personnages vont et viennent. Les trois nouveaux acteurs, Capitaine, Générale et Mariem, tiennent parfaitement leur rôle dans différents registres et surtout, ils ne sont pas exactement ce qu’ils paraissent au premier abord. Le scénario tient la route en n’oubliant pas une poignée de rebondissements qui permettent de tenir en haleine. Au dessin, Chris Wildgoose réalise un très bon travail. Le choix d’un nombre restreint de cases pour, notamment, quelques pleines pages, permet de mettre en scène les combats de façon beaucoup plus claire et précise, en multipliant les détails.

Un cahier de croquis très fourni et commenté en fin d’ouvrage ainsi que la couverture du troisième tome à venir sont deux autres moyens de convaincre, si cela était encore nécessaire, les quelques récalcitrants à se lancer dans ce conte de fées envoûtant.

Moyenne des chroniqueurs
7.0