Re/Member 1. Tome 1

L e Japon est une terre de mystères, fertile en choses étranges. Avec Re/member. Welzard raconte l’histoire d’une légende urbaine qui circule dans le lycée Oma : un spectre appelé la Rouge-Sang, hanterait l’établissement, parcourant les couloirs sous les traits d’une fillette de 11 ans couverte de sang. Personne ne sait qui elle est, ni même ce qu'elle est...

Aux premiers abords, l'intrigue est assez classique : les personnages principaux sont des lycéens qui vont devoir participer à une sorte de jeu assez particulier. L'énoncé des règles informe le lecteur comme les élèves qu'ils devront participer à une chasse aux membres éparpillés d'une camarade. Les événements se répétant en boucle - chaque jour,il faut reprendre la quête -, les victimes garderont des stigmates des événements de la nuit précédente. Les consignes sont nombreuses, effrayantes et parfois peu compréhensibles. La progression dans leur découverte se garde bien de lever tous les voiles pourtant, le lecteur est littéralement absorbé par l'ambiance et les épreuves subies par les joueurs. L'oeuvre est malsaine, éprouvante, notamment quand Asuka et ses cinq camarades font la rencontre de l'être surnaturel, mélange entre un démon et une gamine. Sa folie est terrifiante et pourtant hypnotique. La voir se comporter comme une enfant en train de jouer alors qu'elle massacre des innocents choque. Une des particularités du scénario fait que l'ennemi apparaît de manière aléatoire dans les pièces de l'école, comme dans certains jeux vidéo.

Le mangaka ne perd pas de temps et propose une bande-dessinée qui va à 200 à l'heure, sans temps-morts, distillant le mystère et les scènes choquantes d'un chapitre à l'autre : simple, mais efficace. Pour le moment aucune réponse n'est donnée alors que le nombre de questions s'épaissit, notamment en ce qui concerne les conséquences des actions de certains protagonistes. Réalistes dans un registre qui heureusement ne l'est pas, les dessins de Katsutoshi Murase installent une ambiance glaçante et paranoïaque. Le plaisir est total, à l'image de la menace et des incertitudes qui planent sur les héros.

Moyenne des chroniqueurs
6.5