La ligue des Voleurs La Ligue des Voleurs
L
e matin, la mère de Clémence charge sa voiture de dynamite, grenades à fragmentation et autres explosifs avant de déposer sa fille devant un tunnel d'égout sous un terrain vague. C'est l'entrée d'une étrange école où l'on apprend des matières comme la cryptologie, l'intrusion, l'évasion, la subtilisation du contenu des poches d'autrui... Par sa naissance, l'adolescente appartient à la Ligue des Voleurs, un monde secret dont le code est implacable : pas de contact avec les gens "normaux". Or, malgré ses résultats brillants, Clémence aimerait aller dans une école traditionnelle, apprendre la géographie et la littérature, avoir des amis qui ne sont pas des futurs collègues. Un jour, elle se rend en cachette à la bibliothèque municipale, durant les heures d'ouverture. Et c'est là qu'elle rencontre une fille de son âge.
Après les romans d'Anthony Horowitz et les Harry Potter, les écoles cachées pour métiers extraordinaires sont un classique de la littérature jeunesse. Maïa Mazaurette reprend donc les poncifs du genre pour élaborer un scénario sympathique et dynamique conforme aux préoccupations de son lectorat : la quête de la normalité, les problèmes familiaux, le difficile choix de l'orientation professionnelle... La Ligue des Voleurs se dévore comme un bonbon pétillant au coca, avec le même plaisir éprouvé à la lecture des aventures du célèbre petit sorcier. Aux pinceaux, Céline Liégeois compose un univers doux et vivement coloré, avec un dessin entre le manga et le franco-belge et des couleurs qui claquent, ainsi que tout un jeu de glacis majoritairement au jaune-indien qui donne un ton chaleureux et lumineux à l'ensemble. Les scènes, même les plus sombres, sont éclaboussées de lumière.
Un récit trépidant, un palette multicolore qui ravit l’œil, la Ligue des Voleurs est un joli cocktail détonnant. Annoncé comme un récit complet, il laissera donc le regret de ne pas creuser un peu plus le monde ainsi créé.
6.3