Les gens honnêtes 4. Quatrième partie

P hilippe Manche tient toujours sa librairie dans un petit village cerné de vignes au cœur du Bordelais. Après l’enterrement du père Ducousso, il invite tout le monde à boire un verre dans son commerce et propose au fils du défunt de l’accompagner à Paris afin de rencontrer un photographe qui pourrait être intéressé par d’anciennes photos de Nadar héritées de son aïeul.

Même si le nom de Jean-Pierre Gibrat apparaît encore sur la couverture de ce quatrième volet, c’est bel et bien Christian Durieux qui s’est chargé tout seul de la conclusion de cette saga. Le lecteur y suit la fin du parcours mouvementé de ce quinquagénaire divorcé qui s’était tout d’abord reconverti en coiffeur à bord du TGV suite à un licenciement douloureux, avant d’entamer une ultime reconversion professionnelle, entouré de bons livres et d’excellent pinard. Malgré un début d’album qui semble initier un nouveau voyage plein de surprises, l'auteur installe définitivement son héros dans ce petit bled tranquille, où il devient propriétaire de l’unique commerce de la commune. À l’instar de Magasin Général, il invite à suivre une chronique villageoise débordante d’humanité, où il ne faut pas s’attendre à une avalanche de rebondissements, mais tout simplement à une accumulation de petits bonheurs et de désillusions.

S’il ne se passe rien d’extraordinaire, le plaisir de retrouver ces gens honnêtes augmente au fil des tomes. Que ce soit Philippe, qui doit encore résoudre ses problèmes sentimentaux après avoir trouvé racine au sein de cette communauté qui semble l’avoir définitivement adopté. Ou ses proches, qui vont et viennent au gré des aléas de la vie et dévoilent progressivement leurs petits secrets, tous sont d’une authenticité rare. Malgré quelques nouveaux revers, qui confirment que la vie de Philippe est tout sauf un long fleuve tranquille, l’ambiance du récit demeure toujours optimiste, notamment grâce aux petites touches d’humour qui viennent pimenter des dialogues d’une grande justesse. Graphiquement, le dessin demeure d’ailleurs parfaitement adapté au ton de cette chronique sociale et retranscrit à merveille les émotions des personnages.

Il serait donc dommage de passer à côté de cette série en quatre tomes qui, au passage, est l’une des plus longues proposée au sein de la collection Aire Libre des éditions Dupuis.

Moyenne des chroniqueurs
7.0