Deepwater Prison 3. Évasion

S tewart était, à la fin du deuxième tome de Deepwater Prison, en bien fâcheuse posture. Enfermé volontairement dans le « bloc », la pièce la plus froide de l’établissement pénitentiaire, il devait parcourir à travers les réseaux d’aération le chemin qui le mènerait jusqu’à la chambre de Rosenberg, envoyée du gouvernement pour enquêter sur une gigantesque marée noire. Mais la tête de la jeune femme est mise à prix par la Prometheus-Oil qui gérait l’exploitation de la plate-forme pétrolière à l’origine de la catastrophe. Le titre du dernier opus de la série ne laisse aucun doute sur son thème : l’évasion de Stewart et de ses compagnons va-t-elle être couronnée de succès ?

L’auteur spécialiste ès profondeurs abyssales et milieux anxiogènes livre ici la conclusion d’un récit se déroulant en milieu carcéral. Mais attention, il ne s’agit pas d’un simple bâtiment situé sur une île comme Alcatraz, ou celle de Fox River, fictive, qui abrita notamment Michael Scofield dont les aventures dans Prison Break furent un réel succès. Non, Deepwater Prison est située à 900 mètres de profondeur, au large des Bermudes, et autour d'elle gravitent quelques créatures abominables, sortes de murènes géantes. Christophe Bec récite avec efficacité ses thèmes de prédilection en parvenant à ménager le suspense jusqu’aux dernières pages. Il faudra cependant passer outre un message écologique un peu verbeux et manichéen, être indulgent face à la dextérité douteuse au combat d’une simple employée d’une commission gouvernementale et laisser de côté les regrets de ne pas voir les monstres marins jouer un rôle plus actif.

Efficacité, le terme peut également s’appliquer au travail de Stefano Raffaele tant pour les scènes glauques, presque choquantes, que pour celles se déroulant en milieu aquatique. Son trait réaliste précis sert parfaitement le scénario, le tout dans un registre de couleurs, réalisées par Digikore Studios, qui tend presque constamment vers le bleu.

Aucune déception à prévoir du côté des fans de l’auteur de Prométhée ou de Carthago : Deepwater Prison devrait trouver une place de choix dans leur bibliothèque. Les autres pourront se laisser tenter par une série courte, intense et à l’issue incertaine.

Moyenne des chroniqueurs
6.0