Sept 16. Sept frères

D ébut février 1943, plusieurs résistants sont arrêtés par la Gestapo à quelques jours d’intervalle. Cette rafle n’a pas seulement coûté la vie à plusieurs de leurs proches, mais a également mis fin à la confrérie dont ils faisaient tous partie.
En janvier 1951, les sept rescapés de « La Rose silencieuse » reçoivent une étrange missive, signée par leur « Vénérable Maître », les priant d’être présents à une réunion qui aura lieu le 26 du mois, à la Grande Loge de France. Là, les francs-maçons sont invités à reformer leur confrérie et à démasquer le traître qui a vendu leur réseau aux allemands…

Après les Sept Nains de Wilfrid Lupano et Roberto Ali, le deuxième volet de la troisième saison de cette collection au concept commercialement séduisant, basé sur le chiffre 7 (7 tomes, 7 missions, 7 équipes de 7 hommes, et surtout un défilé de 7 scénaristes et 7 dessinateurs assez alléchant), est confié à un trio d’auteurs : Didier Convard et Jean-Christophe Camus au scénario et Hervé Boivin au dessin. Alors que le duo précédent avait eu la bonne idée de s’attaquer à des personnages connus de tous, ce tome a plus de mal à éviter le principal piège de cette collection, qui consiste à présenter les sept protagonistes en un nombre limité de pages afin de conserver suffisamment de place pour développer une histoire complète en un seul tome. Il faut donc près d’un tiers de l’album et plusieurs flash-backs revenant sur l’arrestation de chacun des hommes, avant de pouvoir lancer l’enquête visant à faire éclater la vérité sur les événements de 1943.

Si cette collection dirigée par David Chauvel et inspirée des films Les 7 Samouraïs et Les 7 Mercenaires permet d’alterner les genres, ce nouvel album lorgne vers le polar, tout en plongeant le lecteur au cœur d’un huis-clos franc-maçonnique prenant. Une fois les présentations faites, Didier Convard, lui-même franc-maçon, et Jean-Christophe Camus rassemblent tous leurs acteurs dans une seule pièce, où ils sont obligés de revenir sur les horreurs qu’ils ont vécues durant la seconde guerre mondiale, ceci dans une sorte de « whodunit » dont le lecteur veut inévitablement connaître le fin mot. Si le suspense est bel et bien au rendez-vous, le dénouement légèrement trop convenu aura cependant plus de mal à marquer les esprits.

Graphiquement, la tâche d’Hervé Boivin était loin d’être aisée, mais il s’en sort néanmoins haut la main, dans un style réaliste très classique qui colle parfaitement au scénario. Le dessinateur parvient non seulement à livrer des personnages reconnaissables au premier coup d’œil à travers les époques, mais il réussit également à animer une longue discussion au sein d’un décor fixe et à retranscrire l’ambiance pesante qui accompagne ce ressassement d’événements douloureux durant l’occupation.

Classique, sans surprise mais toutefois efficace !

Moyenne des chroniqueurs
4.8