Titeuf 14. Bienvenue en adolescence !

L es héros de BD peuvent-ils vieillir, ou, dans le cas des plus jeunes, grandir ? Titeuf, (ex- ?)chouchou des cours de récré, devenant adolescent, vous vous rendez compte ?!? Le teaser le montrant en version "grand échalas" était des plus réussis. Mais ne brûlons pas les étapes : tiraillé entre ses deux amoureuses qui lui assènent un « grandis un peu !» péremptoire qui sème le trouble dans son esprit, le gamin au bonnet (oui, la mèche, c’était avant le drame…) se demande comment relever le challenge et plaire aux belles. Forcément, dans ces cas-là, les potes ne sont jamais avares de conseils… De bons conseils ? Euh…

Un nouveau Titeuf pour accompagner une nouvelle rentrée, rien d'inhabituel, même si la fréquence s'est distendue avec le temps. Oui, le temps passe mais n'a pas la même emprise sur chacun, Les lecteurs prennent deux ou trois ans entre chaque album, et lui reste un gosse de dix ans. Ben oui, parce que pas plus qu’il ne s’était vraiment marié avec Nadia il y a onze ans, c’est même pas vrai qu’il est devenu ado cette fois-ci. Avec toute la volonté et tous les artifices du monde, une poussée de croissance ou les manifestations de la puberté, ça ne se décrète pas. Le voici avec sa bande à épier les « grands » pour voir comment ils se comportent, à (tenter de) comprendre et à répéter les mots de travers, à explorer les histoires de bistouquettes et autres joyeusetés qui font la marque de fabrique de la série.

Avec ce 14ème volet, hormis l'annonce-titre, rien de véritablement neuf à se mettre sous les zygomatiques, et la forme est celle de l’histoire unique mais le tempo des séquences basées sur une planche, parfois un peu plus, prévaut. Il est toujours amusant de voir qu’au-delà du gag, Zep se fait pédagogue – à sa façon – pour introduire certaines notions ou mots peut-être encore étrangers à ses lecteurs. Côté personnages, comme Mes meilleurs copains gagnait en intérêt avec l’apparition d’un petit surdoué, ce dernier album en date accueille comme une bouffée d’air frais l’irruption d’une jeunette un peu plus délurée que les membres du groupe habituel.

« Bienvenue en adolescence ! ». Oui mais, pour le moment et en dépit du gag final, il s’agit plutôt d’un panneau de signalisation indiquant une direction, davantage qu’une immersion de plain-pied en territoire inconnu. Le cas Lou ! aurait-il incité à une retenue prudente ?

Moyenne des chroniqueurs
6.0