C'est pas toi le monde

V alentine est une bonne prof, passionnée, opiniâtre, et Bené un mauvais élève, violent, caractériel. C’est pas toi le monde est un peu l’histoire de leur rencontre, celle de deux volontés farouches qui s’affrontent, se croisent, se jouent l’une de l’autre pour tenter de s’imposer. À moins qu’un terrain d’entente soit possible.

Pour lui, les tâches les plus basiques relèvent du calvaire. Difficile d’apprendre à écrire, sans parler d’une grammaire qui tient de la gageure. Et surtout, il y a ces pulsions à combattre, ces accès de brutalité à refouler. Pour elle, l'amour du métier est plus fort que tout, mais la vie de famille est présente malgré tout. Un enfant à aimer, un couple à faire vivre et des limites claires à poser. Sans doute n’est-ce pas un hasard si elle n’apparaît que dans l’enceinte de l’école, la énième où Bené essaie tant bien que mal de se faire une place. Ses sautes d’humeur, pourtant, rendent la mission quasi impossible.

Au centre de tout se trouve une incompatibilité entre un système établi et un cas particulier. C’est aussi simple et aussi tragique que ça. Les questions posées résonnent d’un écho particulier à une époque où chacun devrait rentrer dans un moule, même si celui-ci n’est pas adapté. De l’autre côté, la question de la responsabilité individuelle est aussi posée. L’intégration dans un groupe – et à une plus grande échelle dans la société – est faite de renoncements, de règles qui sont garantes du vivre ensemble. Entre les deux, entre le respect de la singularité et l’assimilation dans une collectivité, l’équilibre est précaire.

Les sentiments sont la clé, peut-être. Ou comment des amitiés et rapprochements personnels peuvent mener à plus d’harmonie, à une meilleure adéquation entre les innombrables façons dont les individus voient et perçoivent le monde.

Moyenne des chroniqueurs
7.5