Les damnés 1. Néora

D ans la cité médiévale de Lanxior, une silhouette encapuchonnée attire la curiosité. Des meurtres d’une extrême sauvagerie font trembler la population et les notables. Ceux-ci décident de faire appel à une bande d’individus à l’allure et aux capacités peu ordinaires pour mettre la main sur la créature assassine.

Le texte d’ouverture de ce premier tome des Damnés dispose de la grandiloquence nécessaire à installer une ambiance qui pourrait lorgner du côté des classiques de la Hammer. Si les emprunts et autres hommages en restaient là, cette nouveauté Sandawe aurait pu ne pas laisser ce goût de pudding qui tenterait de se faire passer pour un diplomate, même en l’accompagnant de toute la sympathie suscitée par le « genre » et l’esprit série B.

L’assemblage est en effet « too much » pour être digeste : des morceaux de La féline, des relents de L’île du Docteur Moreau, voire de Frankenstein, une troupe de mutants dotés d’un humour tout droit sorti des actioners qui envahissaient les écrans dans les années 80, une louche de gore et quelques scènes de sexe commentées par les protagonistes, n’en jetez plus, la coupe (ou, osons, pour rester dans les à peu près, la Cour – des miracles, bien entendu) est pleine. Et ce n’est pas un dessin et une colorisation sans charme, donnant une allure de BD d’une autre époque, qui sauveront l’affaire.

Pourtant, la démarche du scénariste, axée sur la dimension tragique de la malédiction, disposait d’un potentiel à défaut d’être novatrice, et son enthousiasme à la perspective de révéler l’origine de ses créatures au fil des tomes de la série est presque perceptible. Mais que les combats sont lourds, que le destin de l’héroïne ne suscite pas de franche ni sincère empathie, que la plupart des répliques sonnent « nanar ».

Néora apparaît finalement comme une majorité des téléfilms produits par la chaîne SyFy : des ingrédients aux airs de déjà-vu, un ton qui invite à la distance car le premier degré serait fatal et la surprise d’être resté un quart d’heure pour vérifier qu’une séquence (ici un tome) ira jusqu’au bout de ses intentions.

Moyenne des chroniqueurs
3.0