Moi, Dragon La saga

J uan Gimenez est avant tout un dessinateur. Voici peu ou prou ce qui ressort de la lecture de ce triptyque publié en un seul gros volume par Glénat. Ayons une pensée compatissante pour ceux qui avaient acheté le premier tome, édité par Le Lombard et laissé sans suite, puis entrons dans le vif du sujet. Autant ne pas y aller par quatre chemins : le scénario, sans originalité, est un simple prétexte à une succession de tableaux, de scènes pleines de fureur censées mettre en valeur le trait si particulier de l’auteur de La caste des Méta-Barons.

Le résultat est-il à la hauteur ? Si on s’en tient au seul aspect visuel, sûrement. Bien qu'un côté parfois un peu statique et un manque de précision dans les visages pourraient éventuellement être pointés du doigt, le rendu final remplit son rôle : en mettre plein la vue. L’éditeur ne s’y est pas trompé en adjoignant à cette volumineuse édition un magnifique poster dépliable, tandis que les pages de garde de chaque volet de la saga s’ornent de superbes illustrations. Les amateurs seront probablement conquis. En creusant, force est pourtant de constater que ce récit épique ne sort pratiquement pas des sentiers battus de l’Heroic Fantasy. Pire, la narration s’avère brouillonne, les dialogues peu élégants, le suspense inexistant et le rythme pour le moins chaotique. Ajoutez-y le manque de charisme des personnages et vous obtiendrez une histoire sans relief, sans inspiration et, au final, laborieuse.

Beau mais sans fond, Moi, Dragon est à réserver aux inconditionnels de Juan Gimenez.

Moyenne des chroniqueurs
2.0