Saru

D es événements inexpliqués surviennent un peu partout dans le monde et ce, à différentes époques : de la Chine à Angoulême, en passant par le Pérou, de 1626 à nos jours. En filigrane, résonnent une prophétie de Nostradamus et d’anciennes légendes chinoises liées au roi Singe. L’Apocalypse serait-elle pour bientôt ?

Après Les enfants de la mer, Daisuke Igarashi propose avec Saru un récit à grand spectacle dont un blockbuster pourrait aisément être tiré. À grand renfort de catastrophes et autres phénomènes aussi impressionnants que mystérieux, l’auteur développe un scénario qui fonctionne comme une belle mécanique. Le lecteur est ainsi tenu en haleine d’un bout à l’autre, bringuebalé de gauche à droite et tentant de suivre les multiples ramifications du récit ; malheureusement, les personnages ne sont pas forcément à la hauteur de l’enjeu. Dépourvus d’une véritable profondeur, ils apparaissent telles des marionnettes dans les mains d’un scénariste démiurge. Un complément d’âme aurait pu être apporté pour donner à cette histoire, au-delà de son caractère prenant et parfaitement minuté, une portée symbolique plus forte et ainsi mieux accrocher son public.

Dès lors, la vraie prouesse de cet album tient dans un dessin d’une grande précision, avec de nombreuses planches fourmillant de détails et proposant des visions propices à marquer durablement les esprits.

Moyenne des chroniqueurs
6.0