Le cycle de Nibiru 1. La Loi du sang

T ous les êtres humains souffrent d’une maladie sanguine qui rend les transfusions régulières indispensables à leur survie. Pour éviter que ne règne le chaos, l’empire a édicté la Loi du sang, qui décrète les règles selon lesquelles le précieux liquide doit être partagé parmi la population. Cet environnement où chaque individu est en sursis forme un terreau propice au développement de prophéties plus ou moins surréalistes, avec en toile de fond une apocalypse annoncée par quelques esprits troubles. À l’avant-plan, figures politiques et religieuses se prêtent à un jeu dangereux.

Après une mise en place pour le moins intrigante, qui voit un attentat faire de nombreuses victimes et de jeunes amoureux courir la rue avec insouciance, la narration emprunte deux chemins distincts : l’un semble s’aventurer dans un monde fantastique, tandis que l’autre prend place dans le monde réel. Entre les deux, des résonances permettent de faire le lien. L’héroïne principale fait elle-même figure de passerelle, même si elle n’en a que vaguement conscience ; ce sont ses rêves qui lui rappellent une réalité oubliée. En toile de fond, la récurrence d’une menace cyclique, celle de la chute de la planète Nibiru, plonge lecteurs et protagonistes dans une ambiance lourde, pesante. Cette atmosphère inquiétante est plutôt bien servie par un graphisme japonisant qui ne manque pas de caractère, bien que le manque de constance puisse décevoir sur la longueur.

Le principal bémol à apporter à cette première partie de diptyque tient dans le déséquilibre du scénario, la narration étant par instants relativement confuse et la partie réaliste du récit n’étant pas d’une crédibilité à toute épreuve. L’impression qui ressort à la lecture est celle d’un manque de place, de respiration, comme si le scénariste, Izu, avait voulu en faire beaucoup trop par rapport à la place disponible. Le prochain tome devrait clore l’histoire et permettre de rendre un verdict final, en espérant que les belles perspectives qui, malgré tout, se dessinent, ne soient pas galvaudées.

Moyenne des chroniqueurs
6.0