Les nuits rouges du théâtre d'épouvante

A u théâtre d’épouvante, les spectateurs ont la certitude de quitter la salle terrorisés. La troupe hétéroclite du lieu rassemble des figures emblématiques de l’horreur sous la houlette d’un metteur en scène tyrannique, jamais en manque d’inspiration lorsqu’il s’agit de terrifier son public. Elena, une jeune beauté de l'Est à la peau diaphane va trouver refuge dans cet endroit à l’atmosphère sulfureuse.

Le travail d’Alexandre Kha se démarque par son originalité et sa fraîcheur. À la manière d’un roman feuilleton, il expose les vies des différents protagonistes. De l’épouvantail rageur au loup-garou jaloux, en passant par l’homme sans tête, l’auteur évoque les péripéties burlesques qui ont conduit ces personnages à échouer dans ce lieu délaissé.

Cet univers macabre et guignolesque parsemé de références ne manque pas de charme. L'ensemble évoque, entre autres, l’univers tragico-poétique de Tim Burton aussi bien que les classiques du cinéma d’épouvante, le Grand-Guignol ou encore les œuvres anxiogènes du peintre norvégien Edvard Munch. Le dessin, dans un style faussement enfantin, et la colorisation en dégradés de rouge et de noir servent parfaitement un récit teinté d’humour et doté d’un indéniable souffle poétique.

Les nuits rouges du théâtre de l’épouvante constitue au final une bande dessinée au style très personnel qui devrait plaire à tous les amateurs du genre horrifique, mais aussi séduire les lecteurs qui aiment sortir des sentiers battus.

Moyenne des chroniqueurs
7.0