Le petit Livre de la bande dessinée Le Petit Livre de la bande dessinée
H
ervé Bourhis s’est fait le spécialiste du « petit livre de » thématique qui balaie, chronologiquement, les évènements, marquants ou anecdotiques, qui illustrent une discipline artistique ou une époque. Après les petits livres du Rock, des Beatles et de la Cinquième République, voici donc poindre un nouveau pavé de deux-cents pages consacré à la Bande Dessinée, commis en duo avec Terreur graphique.
Pour les habitués, pas de changement à noter dans la forme : il s’agit d’une déclinaison d’almanach dont les vignettes égrainent, du début du XIXe siècle à 2014 (la dernière page est malicieusement confiée au bon soin du lecteur), auteurs et ouvrages marquants dont un focus particulier sur « l’album de l’année » choisi par les deux compères. Les remarques qui valaient pour le volume consacré au Rock sont toujours de mise : une sélection de repères et de références globalement sans tâche, l’envie de ne pas verser dans un ton encyclopédique, quelques anecdotes légendaires ou, au contraire, méconnues. Enfin, les centaines d’illustrations façonnées avec le concours de quelques soixante-dix complices de la profession concilient avec bonheur fidélité à l’original (personnages, couvertures, auteurs) et touche personnelle des graphistes, ce qui devrait systématiquement constituer une authentique plus-value et une marque de fabrique de cette collection. S'agissant de prétendus oublis, chacun en dressera la liste à l’aune de ses goûts plus ou moins sûrs. Quant aux intégristes-puristes et autres rigides de tous poils, qu’ils passent leur chemin.
Car, bien entendu, l’ensemble est empreint d’un d’humour bienvenu pour rappeler que l’Art, le 9ème au moins, ne relève pas du sacré (« 1956 Enak dans Alix ; ou l’inverse »). Le côté potache est placé peut-être un cran au-dessus par rapport aux livres précédents (l'apport du second trublion sans aucun doute). Et quelques piques sont notables ici et là (manifestement, le Tintin signé Spielberg a beaucoup à se reprocher), même si le ton général est au respect (le soin de ne pas risquer de se fâcher avec la corporation ?).
Forcément, l’auteur de ces lignes relèvera un point inexact. Dans une case de la série consacrée à l’année 1998 et titrée « Et Dieu créa le troll… », un gros geek éructe : « Gnéééé j’vais l’détruire lui et son dessin tout caca ». Ceci pour rappeler la naissance des forums BD : bulledair, bdgest, bdparadisio… L’imprécision porte sur la date, anticipée en ce qui nous concerne. Sur le fond, c'est caricatural à souhait mais néanmoins rigolo.
7.0