Je, François Villon 2. Bienvenue parmi les ignobles
D
ans le Paris du XVe siècle, le poète François Villon mène la vie dure à la morale. Sa rencontre avec Colin de Cayeux, le chef des Coquillards, des brigands pervers et sanguinaires, va l'amener à commettre les pires méfaits. Pour être initié au sein de cette bande de mercenaires, le trouvère doit réaliser trois "chefs-d'oeuvre" : un vol scandaleux, un crime écœurant et un présent abominable. Le Villon, dépeint dans cette adaptation du roman de Jean Teulé, va donc voler une femme qui enterre son enfant, égorger une prostituée et offrir celle qu'il aime à ses compagnons d'infamie.
Dans Bienvenue parmi les ignobles !, le dessinateur italien Luigi Critone reste à nouveau assez fidèle à la trame du roman qui l'inspire. Ce dernier dresse dans son ouvrage "Je, François Villon" un portrait cruel du célèbre poète, dont la vie parsemée de zone d'ombres lui permet d'exprimer pleinement sa verve et son humour décomplexé. Si la lecture de l'adaptation en bande dessinée est agréable, certains pourraient toutefois être perturbés par le mélange de subjectivité et d'objectivité historique du récit.
Tout au long de ce deuxième tome, Critone s’emploie à révéler la part sombre du poète, qui de simple épicurien agitateur deviendra un criminel dont la bassesse fait frémir d'effroi. Le dessin délicat et les couleurs apportent une certaine légèreté à cette histoire parsemées de passages particulièrement rudes. Critone réalise également un intéressant travail graphique sur les visages et les émotions de ses protagonistes, tandis que les décors sont souvent à peine esquissés. Il parvient, par ailleurs, grâce à des cadrages judicieux à suggérer la violence et la débauche plutôt qu'il ne la montre.
Ce deuxième volet confirme la bonne impression laissée par le premier tome de la série. Luigi Critone réussit son adaptation de l'ouvrage éponyme et maintient l'intérêt du lecteur pour un François Villon, qui commence doucement à prendre conscience de ses actes.
7.0
