Plus fort que la haine

D ans les années 30 à la Nouvelle-Orléans, le jeune afro-américain Doug Wiston, véritable force de la nature, est employé dans une scierie. Exploité pour sa force herculéenne, il finit renvoyé pour avoir osé défendre son père, passé à tabac par Sanders, le patron de l’établissement et membre du Ku Klux Klan. Prêt à tout pour venger l’honneur de son paternel, Doug se morfond dans un état de révolte et découvre la haine. Sur les conseils avisés d’un vieux musicien, il va finalement mettre à profit sa formidable constitution et devenir boxeur. Pour se venger, il utilisera les coups mais à travers la voie noble du sport.

Dans Plus fort que la haine, Pascal Bresson propose un récit sombre avec pour cadre la ségrégation raciale. En se documentant plusieurs années sur cette période, le scénariste s’est pleinement imprégné de son sujet et parvient à faire ressentir la violence intense régnant dans cette Amérique profonde. Il offre également un éclairage précis et intéressant sur les conditions de vie très rudes des travailleurs noirs de l’époque, traités comme de véritables esclaves. Quelques bémols, cependant : si le découpage est convaincant, le scénario pris dans son ensemble est convenu et assez naïf. En outre, certains dialogues sonnent un peu creux et le final à peine esquissé laisse un goût de trop peu.

Ces défauts peuvent toutefois être mis entre parenthèses grâce à la qualité du dessin de René Follet, qui démontre à 83 ans qu’il est toujours au sommet de son art. Les ambiances glauques et pesantes des bayous de La Louisiane sont parfaitement rendues par la force de son trait et la justesse de ses cadrages, qui font également merveille dans le rendu des combats de boxe.

Au final : un one-shot un peu trop court mais de bonne facture qu'il convient d'apprécier avant tout pour le plaisir des yeux.

Moyenne des chroniqueurs
7.0