Mars ! (Fabcaro/Erre) Mars !
L
a décision a été prise au plus au niveau de l'État : pour retrouver sa place de pays majeur au niveau mondial, la France est de retour dans la course pour la conquête spatiale ! Le Président a décidé de mettre le paquet pour envoyer trois astronautes sur Mars. Les budgets des autres ministères ont été rognés pour construire la fusée dans laquelle ils s’apprêtent à prendre place et qui est l'objet de l'attention de tout un peuple collé devant son petit écran pour suivre leur périple. Mais comme les caisses étaient vides, même en ayant gratté quelques €uros dans celles des écoles, tout ça ressemble un peu à du bricolage et il va falloir improviser au premier pépin... puis au deuxième faire avec ce qu'on a... et au troisième...
Les martiens peuvent dormir sur leurs multiples oreilles (dans le cas où la nature les aurait généreusement doté de ce côté) : ce n’est pas avec la troupe de bons à rien qui sont impliqués dans cette expédition qu’ils ont du souci à se faire. Même si le trio censé représenter notre fière nation pose un jour le pied sur la planète rouge – et ce n’est pas demain la veille -, il y a fort à penser qu’ils seront totalement inoffensifs, quand bien même l’idée d’une quelconque initiative leur viendrait à l’esprit, ce qui n’est pas acquis.
Dans Mars !, Fabcarro et Fabrice Erre alignent une galerie de crétins gratinés : du Président de la République au Chef d’État-Major aux allures de pieds nickelés pour leur côtés « escrocs à la petite semaine », en passant par les astronautes pour lesquels il y a manifestement eu une erreur de casting ou le technicien qui semble tout droit sorti de la « naze » - si cette agence existait - plutôt que de la NASA, la belle brochette de nigauds que voilà ! Et que dire de la masse populaire, crédule et bête à manger du foin (ou boire du coca, sponsor officiel de l’opération, c’est la même chose) bernée par un simulacre télévisuel dont elle est devenue accro ? Elle apporte à chacune de ses intervention la confirmation qu'elle a l'élite qu'elle mérite. Ah, ça fait plus mal aux cotes qu’à l’orgueil patriotique tellement leur bêtise est épaisse et les exploits de l’ensemble de la troupe définitivement ridicules !
Le duo d'auteurs, qui avait déjà signé Z comme don Diego (Dargaud), propose une belle enfilade de strips de trois cases, hyper efficaces, et qui colle une belle banane. Mars !, mangez-en, c'est bon.
7.3
