Buddy Spirits 3. Tome 3
D
ans les services publics, les cyberdroïdes s’avèrent une main d’œuvre précieuse et compétente pour suppléer les humains. Que ce soit dans des domaines aussi variés que la sécurité, la santé ou la navigation aérienne, ils sont des exécutants efficaces, capables d’autonomie, mais dépourvus de libre-arbitre. Dans les forces de l’ordre, des duos hommes/droïdes sont constitués avec le but d’exploiter au mieux leurs points forts respectifs : capacité à prendre des décisions adaptées et instantanées pour les uns, action éclair, puissante et avec la plus grande précision pour les autres. A titre expérimental, trois binômes de ce genre sont constitués sous l’égide du SARF.
Bientôt, ils sont confrontés à une menace : le virus « Exodus ». Une organisation a choisi de prendre le contrôle de robots pour leur imposer de remplir leurs fonctions de base avec un zèle excessif. Ainsi, un vigile d’agence bancaire fera tout pour empêcher les clients de sortir de l’argent de l'établissement. Une infirmière spécialisée dans le soutien psychologique des malades aidera un patient en phase terminale à accomplir son dernier projet. L’équipage d’un vol vers la France veillera à ce qu’un membre du projet "Exodus" décolle à l’heure prévu pour accomplir une mission au cœur de la ville-lumière. Dans tous les cas, l'accomplissement de la mission prime, et peu importe les dommages collatéraux...
Buddy spirits est l’équivalent en manga d’un bon blockbuster estival au cinéma. De l’action à revendre, des héros et des véhicules particulièrement bien carénés, des méchants à sang (ou fluide puisque ce sont des robots) froid, une mission ou presque à résoudre par volume, des personnages suffisamment « carachterisés » sans sombrer dans la caricature et l’ensemble fait que les lecteurs passent un bon moment.
Nappage sur le sundae, les auteurs abordent quelques questions quasi-existentielles sur les relations hommes-machines et laissent aux membres survivants de l'équipe la lourde tâche d'éradiquer le virus "Exodus". Les moins regardant trouveront quelques similitudes avec les portions d’actioners habituellement servies aux juilletistes par Michael Bay, le poids de la licence Transformers / Hasbro en moins.
Pourtant, par rapport au gabarit stadard, l’équipe dispose d'atouts que les accolytes d'Optimus Prime n'ont pas forcément : elle est jeune sans être dramatiquement omnibulée par les préoccupations des lycéens yankees ordinaires, la brune nippone est moins « blonde » que dans les standards américains, le sens du cut est moins hystérique que chez Bay, tout en restant dynamique, et quelques doses de sang, de tripes et de douilles au sol s’inscrivent dans des quotas honorables sans craindre les foudres d'un éventuel classement "PG". Et bon sang que ça fait du bien de voir que le danger ne vient pas d’outre espace mais d‘une forme de terrorisme à la fois candide et redoutable. Ceux qui relèveront une légère baisse de rythme au cours de ce troisième tome placeront leurs espoirs dans un rebond énergique dès le prochain avant de vivre une fin en apothéose dans le sixième et dernier volet.
7.0