Retour au centre de la Terre 1. Le chant des abysses

I ls sont quatre rescapés du naufrage : le capitaine du navire, Merry le mécanicien, Tod Morden un jeune passager clandestin et Dilly Ross une célèbre criminelle. Leur canot de fortune s’éloigne doucement de leur ancienne embarcation qui s’enfonce dans les profondeurs de l’océan. Devant eux se dresse une île, inconnue de tous, vers laquelle ils se dirigent. Si elle semble inhabitée au premier abord, elle contient en son centre un immense cratère d’où surgit une monstrueuse créature. C’est le début d’un incroyable voyage qui mène les explorateurs, malgré eux, au fond des abysses.

Le titre de cette nouvelle série publiée par les éditions Glénat laisse peu de place aux doutes quant aux références du récit de Ludo Lullabi. Il s’agit bien d’une version très libre du livre de Jules Verne. Après une entame très "lovecraftienne", le fantastique et l’horreur étant plus suggérés que véritablement montrés, l’action prend rapidement le dessus. Surtout, l’histoire amorce un virage inattendu pour ceux qui s’attendaient à découvrir une copie conforme du roman. Le centre de la Terre renferme des civilisations oubliées dont les conflits pourraient bien avoir de graves répercussions à la surface. L’intérêt du Chant des Abysses vient aussi d’un casting à la fois classique et malin : une héroïne-gangster qui n’est pas sans rappeler Margot de Garine de L’Homme qui n’aimais pas les Armes à Feu, un gamin espiègle et, en contrepoids, le capitaine, bourru de service. Le quatrième larron, Merry, jouant pour l’heure le rôle de faire-valoir. Même s’il s’agit d’un tome d’introduction, les révélations s’enchaînent et donnent très vite envie de connaître la suite.

Issu de l’univers Soleil (Lanfeust Quest, Kookaburra Universe, Lilian Cortez…), Ludo Lullabi apporte une vraie patte graphique à l’album. L’influence du manga et des jeux vidéo est tangible et insuffle une réelle dynamique au dessin même si, parfois, certaines planches manquent un brin de lisibilité.

Pour sa première série réalisée en solo, l’auteur signe un début prometteur. À découvrir, aussi bien pour les fans de Jules Verne que pour les amateurs d’aventures extraordinaires.

Moyenne des chroniqueurs
7.0