Le silence

D imitri est peintre, il s’interroge : « À quoi bon ? ». Celle qui partage son existence ne s’arrête pas à pareille considération, même si elle se prête au jeu de lui donner la répartie. Elle travaille en galerie et, mandatée par sa boîte pour monter une exposition sur les dernières pièces d’un artiste octogénaire retiré du tumulte citadin, elle profite de l’occasion pour embarquer son homme. Cela permettra peut-être de lui changer les idées et, qui sait, de relancer chez lui le processus créatif. En chemin, ils sont happés par une œuvre qui les déroute pour ce qu’elle pose comme questions.

Échanges autour de l’Art : son sens (doit-il en avoir un ?), son coût (doit-il en avoir un ?), la création (problématiques), pourquoi (et pour qui ?)… L’Art comme une blague ?

Ça aurait tout à fait pu être une pièce de théâtre, tant l’ensemble repose sur les dialogues, c’est une bande dessinée. La mise en scène n'est guère enthousiasmante, les décors sont ici relégués à quelque chose de très secondaire et la causalité entre l’environnement et l'individu, l'artiste, est à peine effleurée. Les personnages déclament leur texte, mais, malheureusement, ne le jouent pas. Sans verser dans la caricature, ils apparaissent comme engoncés dans leur rôle et les certitudes qu’ils sont supposés porter. Peu expressifs, ils semblent plutôt mal à l’aise dans le peu d’espace qui leur est octroyé, les cases tracées au cordeau, planche après planche, ne leur offrant guère le loisir de s’échapper hors des sentiers battus. À l’instar de la chute, ponctuellement, quelques bonnes trouvailles viennent éclairer un tout assez convenu, assez attendu.

Moyenne des chroniqueurs
5.0