Koikoi 7 2. Tome 2
T
etsurô, un jeune homme maladroit à lunettes, se retrouve par un hasard incroyable inscrit dans un lycée uniquement féminin. Et, comble de malchance, son pensionnat est lui aussi peuplé d'un groupe de jolies jeunes élèves un peu bizarres...
Les amateurs de comédies sentimentales et de Love Hina auront tout de suite reconnu la trame de départ de leur série préférée, à peu de choses près. La ressemblance ne s'arrête pas là puisqu'une histoire d'amour d'enfance se profile rapidement. On l'aura compris, il ne faut pas chercher une quelconque originalité dans ce manga. La spécialité de Morishige, c'est le recyclage, voire le plagiat pur et simple, ce que la postface du tome appelle des "clins d'oeil". Prenant la plupart de ses personnages et de ses situations dans les mangas vendeurs du genre, Love Hina en tête, l'auteur nous sert une intrigue abracadabrante faite de bric et de broc, où poitrines opulentes, petites culottes inopinément dévoilées et gags à base de chutes (en général sur les poitrines susnommées), de quiproquos (amenant les jeunes filles à montrer les petites culottes elles aussi susnommées) et de baffes dans la têtes du héros se taillent la part du lion. Et ce n'est pas l'improbable présence de pseudo super-héroïnes lycéennes, le secret de polichinelle qui entoure l'un des personnages ou cette scène de viol complaisante et digne d'un médiocre hentaï qui vont relever le niveau.
Mais tout cela ne serait pas si grave (Love Hina a prouvé qu'il y avait un public pour ce genre de séries) si le manga était bien construit, ce qui n'est malheureusement pas le cas. Morishige semble aussi peu à l'aise au dessin qu'au scénario, multipliant les SD*, au demeurant eux-mêmes ratés, pour essayer de cacher l'indigence de son trait. La palme étant attribuée au découpage et à la façon pour le moins étrange dont l'auteur gère les ellipses. On se retrouve souvent réduits à tenter désespérément de faire le lien entre deux cases n'ayant manifestement pas grand rapport.
La touche finale, c'est Rodolphe Massé qui nous l'apporte dans sa postface, où il précise que Koikoi 7 fait souvent référence au cosplay et aux Otakus, ajoutant que le tic de langage de l'un des personnages et bien d'autres choses sont des clins d'oeil à des séries animées ou papier inconnues en France. Si le lecteur français ne comprend absolument rien à ce titre, c'est donc tout-à-fait normal puisqu'il lui manque la plupart des références. Cette constatation et l'abîme de perplexité qui en découle passés, il reste donc une grande interrogation: à quoi sert-il d'éditer un manga non seulement médiocre mais faisant aussi des allusions constantes à des oeuvres connues seulement des Otakus français (et encore)?
*abréviation de super deformed. Le SD est une caricature comique d'un personnage, au corps minuscule et à la tête énorme.
1.0