Le vent des cimes
B
uenos Aires. Rachel Wiezman se réveille en sursaut au milieu de la nuit. Elle pressent qu’il est arrivé quelque chose de grave à Jack Rouault, son fiancé. Elle téléphone de suite à l’aéroport qui lui confirme ses craintes : parti de Santiago du Chili, transportant le courrier de l’aéropostale, Jack n'a toujours pas atterri. Une tempête impromptue s’étant invitée sur les Andes. Sans hésiter, aidée par Antoine Capuçon, le meilleur ami de Jack lui aussi pilote, Rachel décide de se rendre sur place dans le but de secourir l’homme qu’elle aime, et qu’elle devait épouser ce jour-là...
Une vingtaine d’années après la série Hélène Cartier, chez Alpen, Christian Perrissin (El Nino, Martha Jane Canary) et Buche (Franky Snow) se retrouvent pour ce récit basé sur la terrible expérience d’Henri Guillaumet. Ami de Saint-Exupéry, il faisait partie des pionniers de l'aviation de l'entre-deux-guerres. Il est surtout resté célèbre pour s'être sorti vivant des Andes enneigées, après un crash d’avion, en marchant une semaine pour retrouver la civilisation. Sur ce canevas, rajoutant une intrigue d’amour et d’amitié, alternant les points de vue de Rachel, du côté des secours, et de Jack, cherchant à survivre, et usant régulièrement du flashback, le scénariste parvient à rendre l’atmosphère d'alors. Au dessin, Buche surprendra par son trait légèrement moins humoristique qu’à l’accoutumée. Mais si ce dernier retranscrit, par sa rondeur, la légèreté d’une époque, il constitue peut-être également le point faible de l’album. L’histoire est poignante, et aurait mérité, sur le plan graphique, un traitement plus sombre. Un choix a été fait. En adoucissant l’horreur du drame qui se joue, il en atténue malheureusement, et automatiquement, l’intensité et l’intérêt.
Que cela n'empêche pas les amateurs d'aviations et de cette période historique de lire cette œuvre, bien au contraire.
6.5