Nanairo Inko 5. Tome 5

V oici venu le dernier volume des aventures de l'Ara aux sept couleurs, ce personnage mi-acteur mi-voleur qui rappelle à plus d'un titre Arsène lupin. Et ce dernier tome nous réserve une surprise de taille, puisqu'il est consacré en majorité aux origines de l'Ara.

Tout commençait pourtant de façon classique, avec les maintenant habituelles petites histoires indépendantes prenant chacune pour thème une pièce de théâtre différente. On regrettera encore une fois le format de la plupart de ces "nouvelles" dessinées: 20 pages, pour du manga, c'est peu, très peu. Seule l'avant dernière histoire, "11 chats", tire réellement son épingle du jeu avec une intrigue plus fouillée et un nombre de planches doublé.

Dans ces conditions, la référence au théâtre se réduit souvent à une peau de chagrin, élément anecdotique liant artificiellement et maladroitement l'histoire à la pièce originelle. Témoin "Othello" dont Tezuka ne garde qu'une vague idée de jalousie et le nom du méchant, Iago.

Reste que parfois la sauce prend, comme dans "Six personnages en quête d'auteur", où Tezuka se met en scène d'une façon peu originale mais diablement efficace et en adéquation parfaite avec le sujet de la pièce.

Mais l'essentiel de ce dernier tome réside dans l'Acte final, consacré à l'histoire de l'Ara avant qu'il ne devienne acteur. On retrouve ici un Tezuka en roue libre nous livrant un récit très bien construit et rythmé, avec son lot de retournements de situation, et de personnages hauts en couleurs, pas mal d'humour et une bonne dose de bons sentiments. Pourtant, si cette histoire est très distrayante, elle ne possède pas l'ampleur et le charme de ceux (de même longueur) que l'on peut trouver dans Phénix, par exemple. La faute à une coïncidence très forcée et donc peu crédible, et au manichéisme du récit. Le Dieu du manga nous a habitué à plus de nuance. A sa décharge néanmoins, notons que Nanairo Inko est un shônen (manga destiné aux enfants et aux jeunes adolescents).

Ne boudons pas notre plaisir. Si Nanairo Inko est un Tezuka mineur, il n'en reste pas moins un manga qui atteint son but : distraire, tout en cherchant à intéresser le lecteur aux pièces de théâtre présentées dans ses pages. C'est déjà beaucoup.

Moyenne des chroniqueurs
6.7