Tout sauf l'amour

E xpert en neurobiologie, José Alcano dirige l'agence matrimoniale du 21ème siècle. En se basant sur la mesure chimiologique et neuronale des candidats, il se fait fort de leur trouver le partenaire idéal, certifié par la science, garanti pour trois ans. Piégé par la malchance, il se voit contraint par Antoine de Beaumont de réussir l'impossible avec une cliente très particulière, sa fille Nina. Neurasthénique depuis la mort accidentelle de sa mère, cette dernière n'a goût à rien. L'amour pourra-t-il la sauver ?

"Tout sauf l'amour est une comédie sentimentale qui réjouit et donne le sourire, autant que celles que les Américains savent si bien faire au cinéma." Ainsi est présenté l'album dans le dossier de presse. Avouons-le tout de suite, ça ne marche pas. Si le pitch pouvait séduire, le résultat final est très loin d'être à la hauteur. Jamais le récit ne prend son envol et ne parvient à entraîner le lecteur. Prévu à l'origine pour le grand écran, l'histoire présente malheureusement toutes les défauts d’un mauvais cinéma. Ce cinéma qui, à partir d'une idée intéressante, n'arrive jamais à transformer l'essai et finit au mieux par se faire remaker par ces Américains dont on envie le savoir-faire mais qu'on se répugne à imiter. La comparaison avec ce média s'impose tant les scénaristes semblent s'être contentés de transposer directement leur projet initial au format bande dessinée sans profiter de ses spécificités. Impression provenant des nombreuses scènes au rabais sur le plan du spectaculaire, alors que la bédé ne souffre pas, a priori, des contraintes budgétaires du septième art. Sur le plan graphique, le ressenti est le même. Le protagoniste principal voit son jeu d'acteur réduit à une ou deux expressions et l'ensemble manque singulièrement de dynamisme. Les couleurs sont certes très bien réalisées, mais bien peu chaleureuses pour une love story. La faute à la météo qui a certainement gâché les conditions de tournage.

L'idée d'utiliser la science pour trouver le grand amour n'est pas nouvelle. Dommage qu'elle n'ait pas été exploitée à la bonne mesure. Là où le lecteur aurait aimé de belles envolées, des situations drôles et entraînantes, ne subsistent que des successions de scènes alignant les clichés sentimentaux dignes d'un téléfilm. L'ensemble s'en retrouve fatalement ennuyeux.

Moyenne des chroniqueurs
5.0