Louca 1. Coup d'envoi

T ire-au-flanc, plus que gauche, Louca fait partie de ces lycéens incapable de se prendre en main, tant du point de vue scolaire que du point de vue social. S’il semble quelque peu conscient de sa situation, il ne fait absolument rien pour en changer, même pas pour séduire la douce Julie. Jusqu’au jour où il rencontre Nathan. Charismatique, charmant, star de l’équipe de foot de l'établissement, ils sont aux antipodes l’un de l’autre. Tellement opposés que l’un est mort tandis que l’autre est vivant... Nathan est effectivement un fantôme, seulement visible de Louca. Intrigué par le lien qui les unit, il décide de tout mettre en œuvre pour transformer le garçon maladroit en roi du ballon rond…

Prévue en trois tomes, cette série est la première apparition de Bruno Dequier, issu de l’animation, dans le monde de la bande-dessinée. Si le résultat est plus qu’honorable, Louca souffre de nombreux petits défauts et risque de ne pas satisfaire le plus grand nombre de lecteurs. Sur le fond footballistique, servant de contexte à l’intrigue, elle s’inspire trop des modèles de championnats scolaires étrangers, la référence à Capitaine Tsubasa s’imposant forcément. La réalité de la pratique du football pour les adolescents en France et en Europe est cependant très différente. Sur le plan graphique, la propension à déformer les anatomies, notamment le visage, pour amener de l’expressivité ne manquera pas de faire tiquer. Mais c’est surtout le rythme global du récit qui pèche ici. Disposant de soixante-douze pages pour poser les bases de son scénario, l’auteur, s’il en profite pour y introduire le plus d’éléments, y dilue fortement son propos, abaissant ainsi l’impact et la dynamique de son histoire. Heureusement, cette dernière, somme toute classique, a quelques atouts à faire valoir. En premier lieu la personnalité de Louca et ses efforts pas toujours récompensés pour arriver enfin à s’assumer.

Intéressante par certains points, décevante par d’autres, Louca aura fort à faire pour convaincre, à l’image de son héros.

Moyenne des chroniqueurs
6.0