Marsu Kids 2. Un œuf pour deux

C ’est l’heure de l’événement heureux pour la famille Marsupilami. Le temps de l’éclosion est arrivé et les parents vont enfin découvrir leur nouvelle progéniture. Mais oh surprise, issus du même œuf, débarque une magnifique paire de jumeaux affichant un fait rarissime : ils sont siamois, reliés par la même queue. Respectueux de l’ingéniosité de leur race, les deux frères ont tôt fait d’utiliser leur particularité comme un avantage plutôt qu’un handicap. Malheureusement, face aux dangers de la jungle, cela n’est pas toujours suffisant. Pris au piège d’une plante carnivore, les deux bébés se verront sauver par Elias et Ameline Gaze, les enfants gâtés pourris du richissime Steve Gaze. Le genre d’homme qui déteste perdre son temps et qui n’hésite pas à régler ses problèmes en sortant la monnaie. Toujours conséquente. Loin de leur jungle, loin de leur famille, les jeunes marsupilamis réussiront-ils à survivre ?

Deuxième tome, déjà, pour cette série dérivée de l’animal jaune à pois noirs et à la longue queue. La première chose à dire, au risque d’énerver, est qu’il faut absolument mettre de côté tous les a priori quant à l’aspect commercial du concept. Car la qualité est là, à tout point de vue, et parmi toutes les séries jeunesses actuelles, les Marsu Kids se placent dans le haut du panier. N’en déplaise aux sceptiques. Wilbur nous gratifie une fois de plus d’une histoire sans temps mort et d’une galerie de personnages secondaires bien attachants. Placer son intrigue dans un milieu citadin aurait pu s’avérer dommageable. Il n’en est rien, au contraire. Le retour au nid n’en prenant que plus de saveur. Conrad, de son côté, montre de nouveau toute l’étendue de son art : environnement naturel ou urbain, bestiaire humain ou animal, lisibilité de la mise en scène, tout y est. Sans coup férir. Quant aux couleurs, Gom transforme lui aussi l’essai en nous proposant des planches ô combien chaleureuses. Sa jungle en séduira plus d’un.

Les Marsu Kids de Wilbur et Conrad sont une réelle réussite, qui ravira tous les jeunes lecteurs ainsi que leurs parents. Cette série offre un réel plaisir de lecture. Seul regret, la suite n’arrivera pas forcément tout de suite, Didier Conrad ayant été choisi pour succéder à Uderzo sur les aventures d’Astérix. Au vu de l’album présent, on ne peut décemment pas blâmer ceux qui ont pris une telle décision.

Moyenne des chroniqueurs
8.0