Saga Valta 1. Tome 1
V
algar de Valta, fils d’Halgerr-aux-cheveux-d’or, a fauté. Il a eu la mauvaise idée de tomber amoureux d’Astridr Argfusson, la fille de Thorgerr-aux-cents-guerriers. Surtout, il a eu le malheur, pour lui et pour elle, de la mettre enceinte. Poursuivi par le père, il ne doit son salut qu’à Ogerth-le-sinueux, monstre maléfique qui l’épargne, le sachant promis à un certain destin. Alors que le patriarche trompé confie sa fille et son bâtard aux sortilèges du maléfique Dar Guilva, Valgar n’a d’autre choix que de solliciter l’aide de Njall-le-brûlé, seigneur aussi puissant que Thorgerr. Pour cela, il se rend chez Skarperdinn, le fils de Njall. Prêt à tout pour obtenir aide et réparation, il n’hésite pas à aider ce dernier face aux ennemis qui menacent son royaume. Sans se douter que le principal danger vient peut-être de la propre femme de Skarperdinn, Hildegirrd-aux-courts-cheveux…
Saga Valta. Aux commandes de cette saga nordique mâtinée de fantastique, un duo d'auteurs reconnus, dont l’association a pu surprendre et qui livrent une création séduisante. Au dessin, Mohamed Aouamri (Mortepierre, La quête de l'oiseau du temps) se fond sans soucis dans ce moule qui lui convient et nombreux seront ravis de le retrouver au meilleur de sa forme. Au scénario, la présence de Jean Dufaux pour ce qui s’annonçait comme une vulgaire épopée d’héroic-fantasy laissait poindre quelques doutes. Le scepticisme n'est pas dissipé à la découverte des premières scènes de l’album, quelque peu décevantes, malgré l’aspect visuel. Heureusement, l’apparition du personnage d’Hildegirrd change totalement la donne et permet de retrouver, pourrait-on dire, le "vrai" Jean Dufaux. Ce récit n’est pas qu’une simple histoire de vengeance guerrière sur fond de conflits entre clans. Elle porte plus loin et met en exergue la possibilité pour une femme censée soumise de se livrer aux luttes souterraines pour le pouvoir, tous les pouvoirs, qu’ils s'exercent sur le terrain de la guerre ou de l’amour.
Comme tous les premiers tomes, cet album souffre du défaut de laisser le lecteur sur sa faim. Ses quelques faiblesses de départ mises de côté, Il a heureusement le mérite de suffisamment retenir notre attention pour attendre la suite avec impatience et espérer une conclusion à la hauteur du talent des auteurs.
6.8