Vasco 24. Le village maudit

L e plus célèbre Siennois de la bande dessinée s’exile en terre bretonne pour tenter de récupérer une somme d’argent prêtée par la banque Tolomeï à un seigneur local devenu décadent et désespéré. La tâche s’avère plus ardue que prévue et le malheur qui s’est abattu sur la population, bien aidé par ce qui semble être comme l’œuvre du Malin, va obliger Vasco à démêler les fils d’une intrigue diabolique pour espérer arriver à ses fins.

Exiler le personnage central en pays austère et l’éloigner du charme de la vie italienne de la fin du Moyen Âge n’est pas forcément judicieux. L’intérêt principal de la série réside essentiellement dans les pérégrinations du jeune Baglioni à travers les arcanes de la finance, qui ne sont que prétexte à l'aventure, et des interactions avec les grands ou les indigents de son monde. Les quelques incursions en pays "exotiques" n’ont pas toutes été synonymes de qualité et ce vingt-quatrième album en est l’exemple même : personnages caricaturaux, ambiance lourde et faussement mystique et intrigue complexe au dénouement précipité. Comme si l’originalité du lieu pouvait justifier à elle seule la consistance d’un récit. Le village maudit n’apporte pas de pierre à l’édifice branlant de la continuité d’une série après la disparition de son créateur. Garder le souvenir de réussites comme L’or et le fer, Les barons ou Ténèbres sur Venise n’est-il pas préférable à la perpétuation coûte que coûte d’histoires dont le héros ne pourra que perdre en épaisseur au gré des tomes édités ?

Moyenne des chroniqueurs
5.0