Chico Mandarine 1. Seul contre tous

C hico Mandarine est un garçon d’une dizaine d’années qui évolue dans une famille normale : sa mère est une scientifique au foyer qui se livre à des expériences de clonage pour le moins douteuses. Sa charmante petite sœur est une maniaque de l’aspirateur et de la wassingue, qui ne semble trouver le repos que dans l’extermination des acariens. Son père, quant à lui, est un téléphone portable. Plus vraisemblablement il est toujours absent et n’entre en contact avec sa petite famille que par la voie des ondes.

Tout va bien donc, jusqu’au jour où Chico échange avec un camarade sa tortue d’eau contre une vache qui ne fait pas meuh et ne boit que du jus d’orange. La cohabitation à la maison ne va pas aller sans quelques problèmes…

Jacques Azam, illustrateur pour enfants, s’essaye également à la bande dessinée. Pour sa troisième collaboration avec les éditions Milan il entame une nouvelle série, « Chico Mandarine», dont Seul contre tous constitue le premier tome. Présenté sous forme de gags en une ou deux planches, cet album prolonge l’univers décalé de l’auteur, notamment son amour pour les vaches charolaises qu’on avait pu déjà découvrir auparavant. Décalé parce qu’il développe des évènements complètements délirants survenant dans le contexte d’un foyer ordinaire.

Ici il ne faut pas chercher cette dimension éducative sous-jacente dans nombre de bandes dessinées destinées à la jeunesse : les parents n’ont aucune autorité et les enfants sont des tyrans, on y voit par ailleurs la destruction d’un poste de télévision et d’une cuisine ainsi que l’opération à cœur ouvert d’un bovidé par des gosses. En définitive on ne sait jamais si l’on est dans la réalité ou bien dans l’univers des enfants. Bref, les petites saynètes s’enchaînent avec plus ou moins de bonheur sur fond de références à la « Star Ac’ » ou à la chanteuse Laurie.

Le dessin est dans le style « bâclé mais c’est pour les jeunes ». Pour être plus précis, c’est un dessin pas chiadé, hystérique et tout tordu. Dans le genre, ça passe ou ça casse, et ici pour être honnête, ça passe assez bien.

Certes, tout cela est plutôt sympathique, mais cela demeure tout de même un peu léger et facile pour faire un bon album de bande dessinée, même pour enfants.

À partir de huit ans.

Moyenne des chroniqueurs
6.0