Nu (Nicoby) Nu

D ésireux de parfaire sa technique, Nicoby décide de reprendre des cours de dessin. Accompagné de quelques amis collègues, il se rend hebdomadairement dans un atelier où les modèles s’avèrent bien éloignés des natures mortes que peut imaginer sa compagne…

En parallèle de son travail avec des scénaristes de renom, Kris (Les ensembles contraires) ou Sylvain Ricard (20 ans ferme), Nicoby continue de développer un univers attachant où la gentille dérision se mêle adroitement à son quotidien. Nu, qui n’est pas un titre trompeur, dévoile la part de self-control du dessinateur face à un modèle dévêtu. Exercice facile lorsqu’il s’agit d’un beau mâle bien musclé, plus délicat lorsque ce dernier est remplacé par une femme aux atours… avantageux. Toute la maîtrise de l’auteur en quête du "trait pur" sera nécessaire pour ne pas perdre son sang-froid et se laisser submerger par la beauté de la plastique exposée.

Peu de réelles leçons sur l’art du nu qui reste toujours aussi mystérieux pour le néophyte. Le graphisme déployé est plutôt minimaliste et s’attache plus à l’expressivité des personnages, troublés pas la vision qui s’offre à eux, qu’aux arrières plans accessoires. L’essentiel se porte ici sur les effets et les débats qu’ouvre l’exercice au sein du groupe des dessinateurs et de leur entourage. Boutades et railleries s’opposent à l’esthétisme déclaratif et à l’apprentissage des élèves. L’humour prend alors le dessus avec quelques situations burlesques et tentatives de justifications des observateurs concupiscents. Les modèles restent dans le vrai avec gravité du sein et tassement de la fesse en prime, ajoutant une certaine crédibilité pour appuyer l’aspect chronique du récit.

Au final, amusement et divertissement et même si le trait pur n’est pas forcément au rendez-vous, le coude est pas mal.

Moyenne des chroniqueurs
6.0