Block 109 : New York 1947 New York 1947

H itler assassiné le 22 mars 1941, la réorganisation du Reich s’opère rapidement et Himmler reprend les rênes du pouvoir. La recherche nucléaire est intensifiée et les conséquences ne se font pas attendre. Du 8 mai 1945 au mois de juin, les USA sont la cible de bombes atomiques et les conséquences sont terribles notamment pour New-York qui n’est pas épargnée. La ville devient un terrain d’expérimentation idéal pour les armes chimiques. Le 7 mars 1945, la métropole est touchée par un engin dont les effets vont être étudiés neuf mois plus tard par un commando du Nouvel Ordre Teutonique héliporté sur zone. Les conséquences du virus expérimental sur les habitants sont bien plus importantes que prévu…

L’univers de Block 109 s’enrichit d’un nouveau récit tout aussi pessimiste que les précédents sur l’avenir du monde après les altérations de l’histoire imaginées par le duo Brugeas et Toulhoat. Cette fois-ci, c’est New York qui est le théâtre des pérégrinations des protagonistes, triés sur le volet, pour constituer une équipe chargée de récupérer des documents cachés dans la cité, et parallèlement, observer le résultat de l’attaque bactériologique. Assez classique, la constitution du groupe est orchestrée via des flashbacks de circonstance. Tous les stéréotypes sont présents : le chef brutal, autoritaire et haïs par les autres, le spécialiste sans qui rien n’est possible, le lâche qui se demande ce qu’il fait là, le scientifique qui tente de garder la tête froide, etc. L’émergence d’un ange destructeur - par instinct de survie - aux origines plutôt "hostiles", qui va semer le trouble dans l'équipe, apporte un brin de fraicheur et de charme dans ce monde de brutes. Mais le manque d’audace est caractéristique d’une série qui mise trop sur le contexte général au détriment du charisme des personnages et de l’intrigue très conventionnelle. Il est dommage que le lieu et les circonstances ne soient pas davantage exploités.

Le prétexte semblant être un affrontement entre des soldats d’élite du Nouvel Ordre Teutonique et les créatures nées de la contamination virale, le bain de sang qui en résulte, propice aux taches rouges inévitables au sein de ces planches en bichromie, est donc de circonstance. Graphiquement, l’unité est maintenue avec des décors assez minimalistes, des mouvements vifs et nerveux et un découpage dynamique qui pousse à la rapidité. L’atmosphère oppressante est assez bien rendue et la peur pointe à chaque coin de ruine, mais la fin est quelque peu brutale, au sens propre comme figuré, et il reste comme un sentiment d’inachevé.

Le revival de créatures hors norme au sein d’une uchronie ravira les amateurs de fantastique. Une sorte de retour aux sources après des albums plus "classiques", si jamais ce terme peut s’appliquer à Block 109. Il est évident que ce tome indépendant prend sa place dans un environnement bien plus vaste. Lorsque toutes les pièces du puzzle seront amassées, peut-être que New York 1947 prendra peut-être plus d'ampleur.

Moyenne des chroniqueurs
4.0