D.R.H.

P our décor, un TGV quasiment vide et roulant à la vitesse de l'escargot. Pour ajouter à l'ambiance, une chaleur étouffante due à un orage à venir et une climatisation défaillante. Les personnages : deux responsables de Ressources Humaines revenant d'un séminaire, un couple constitué d'un repris de justice et de sa fiancée, trois amis se rendant à un mariage, et un contrôleur absent pour compléter le tableau. Les uns et les autres se croiseront, se défieront ou s'observeront, dignes représentants de l'envie, de la violence ou de la lâcheté.

A priori, quand on nous dit d'un album qu'il traite d'un fait de société et qu'il est dessiné par Chauzy, on peut s'attendre à passer un excellent moment de lecture. C'est dire si avec ce "D.R.H." la déception est grande.

Que d'idées reçues ! Que de platitude dans les dialogues ! Les beaufs sont passablement crétins, les représentants patronaux sont de parfaits salopards bien vicieux et les paumés sont à la fois dignes, rebelles et indépendants. Des héros quoi. Au final tout cela est caricatural, pas vraiment intéressant et surtout assez ennuyeux. On comprend mal pourquoi une trame qui pouvait s'avérer séduisante se retrouve sabotée par le manque d'épaisseur des personnages. D'ailleurs, pourquoi les auteurs ne se sont-ils pas limités à l'intrigue entre le couple et le groupe, et ont-il ajouté au tableau ces deux avatars ratés d'une vision tronquée des Ressources Humaines ? Et pourquoi leur donner le titre de l'album ?

A vouloir trop en faire dans la critique de société, il peut arriver qu'on se trompe complètement et que le résultat appartienne à la catégorie des produits ratés. "D.R.H." est parmi ceux là et c'est bien dommage.

Moyenne des chroniqueurs
4.2