Agents du Mossad 1. Eichmann

B en Cohen est un agent des services secrets israéliens. Lors d’une opération d’élimination d’un membre du Hamas à Paris, son coéquipier trouve la mort dans des circonstances inexpliquées. Ressurgissent alors des faits qui remontent au début des années 60 et à l’enlèvement en Argentine d’Eichmann auquel avait participé le père de Ben Cohen, agent du Mossad également. Quels sont les liens qui unissent les deux affaires à quarante ans de distance ? Si la vocation est héréditaire, les ennuis sont un héritage.

Encore une série d’agents secrets ! Ceux-ci sont israéliens, une touche d’exotisme et d’actualité, mais n’ont pas plus de chance que tous les autres : ils sont confrontés à un complot qui semble prendre racine au plus haut degré de l’État et doivent dénouer les fils en s’opposant à leur propre hiérarchie. Quoi de neuf ? Rien sous le soleil de l’espionnage. Mais Agents du Mossad n’est pas pour autant dénué d’intérêt. L’alchimie entre un scénario bien mené, à défaut d’être original, un rythme soutenu et un dessin dynamique fait d’Eichmann un premier tome attrayant propre à distraire le lecteur oisif et à tenir suffisamment en haleine pour attendre le suivant. La conjugaison de faits historiques authentiques et d’une intrigue actuelle permet d’ancrer le récit dans une certaine crédibilité.

Le revival "WWII" n’en finit pas de produire des séries en tout genre. Ici, il est présent sous la forme de la chasse aux nazis orchestrée par Israël pour retrouver et juger les organisateurs de la Shoah. Ce passé et le présent du conflit israélo-palestinien sont les composantes quasi incontournables d’une histoire mettant en scènes des protagonistes israéliens. Composantes qui ne sont qu’esquissées, ce qui met en exergue l’action et l’intrigue habillement mises en image par un Siro (Aquablue, Polka, Le Marteau des sorcières) tout à fait à l’aise quelle que soit l’époque. Seuls bémols : une petite difficulté à différencier les agents des uns des autres et la présence de certaines scènes assez sombres qui pénalisent la lisibilité. L’habile construction du scénario de Pierre Boisserie (Voyageur, La Croix de Cazenac) et Frédéric Ploquin (reporter spécialiste du banditisme et des services secrets) laisse peu de temps à la rêverie. Tout n’est que course poursuite, enlèvement, fusillade et fuite en avant, et l’on n'en demande pas plus.

Du classique efficace loin d’être maussade.

Moyenne des chroniqueurs
6.0