Carmen Mc Callum 11. Nouméa-Tchamba

C armen McCallum est recrutée de force par une hackeuse qui défend les mêmes intérêts que l’Unesco : la volonté de sauver les eaux de Nouvelle-Calédonie des griffes avides des industriels peu enclins au respect de l'environnement. Pour arrêter la destruction des fonds marins, c’est la manière forte qui est préconisée et la mercenaire irlandaise excelle dans ce domaine. Entre fusillade sous-marine et piratage informatique, cette mission n'aura rien d'une promenade de santé.

L’écologie a toujours été au cœur de la série, accompagnant l’action qui caractérise les aventures de la jeune femme au caractère bien trempé. Au fil du temps et des albums, le combat pour la préservation du patrimoine naturel a pris de l’importance pour finalement devenir le sujet principal de Nouméa – Tchamba, au moins jusqu’au cliffhanger émotionnel final. Sans oublier la technologie et le hacking, ce onzième tome fait donc la part belle aux grands espaces sous-marins et à une noble cause pour continuer de faire évoluer la dynamique héroïne. Si l’intrigue reste relativement habituelle et son déroulement sans réelle surprise, les digressions, qui n’en sont évidemment pas, sur la préservation de la faune et de la flore, ou concernant les relations entre Carmen et Christina Ivanov, constituent le véritable sel de cette aventure. À l’image de l’univers complexe que ne cesse de construire Fred Duval avec ses trois séries phares (Carmen McCallum, Travis et Code McCallum), le scénariste se sert de ses personnages pour traiter des sujets plus graves, tels que la préservation de l’environnement ou la mondialisation galopante, ou simplement plus "humains" comme l’amitié, la confiance ou la fidélité. Les détails anodins prennent discrètement le pas sur l’aventure elle-même pour devenir le centre d’intérêt principal.

Emem s’est parfaitement approprié le personnage et, sans faire oublier Gess, anime l’irlandaise et son entourage avec brio, même si le côté plus "lisse" peut appeler à une certaine nostalgie du dessin original. Le graphisme rentre dans le rang lorsque le récit, lui, prend un tour plus intimiste sous un faux aspect classique. Carmen McCallum nous emmène vers son passé en tentant de préserver le futur.

Moyenne des chroniqueurs
7.0