Rapaces (Marini/Dufaux) 4. Rapaces 4
E
st-il encore nécessaire de présenter cette série à succès du duo Marini / Dufaux ? Qui n'a jamais entendu parler de cette histoire de vampires aliant combat et sexe, sous des dominantes rouge et bleu/vert ?
Mais, surtout, est-il vraiment nécessaire de lire cet album, dernier d'un premier cycle qui en annonce encore de trèèès nombreux autres ?
Car, autant que vous soyiez prévenus amis lecteurs : cet album ne nous annonce rien et ne sert à rien, sinon à relancer la roue vers de nouvelles aventures de justiciers amateurs de sang. Il n'y a donc rien d'original là-dedans.
Car c'est là le problème de cet album (et du précédent) : la série Rapaces va entrer glorieusement dans la liste des histoires les plus utilisatrices de clichés et de pompages des styles qui marchent au cinéma et à la télé. Cela vaut d'ailleurs aussi bien au niveau du scénario que graphiquement, ce qui démontre une homogénéïté dans le médiocre que l'amateur appréciera.
Commençons par le scénario... ou plutôt par l'histoire, enfin par le maigre fond que rythment une suite de séquences aussi inutiles que frappantes pour l'esprit impressionnable.
Que nous raconte Rapaces ? Premier point : la vengeance d'un frère et d'une sœur vampires dont les parents ont été assassinés par la société des autres buveurs de sangs qui contrôlent le monde. Elément original de l'histoire : les vampires sont décadents et cela leur permet de ne plus craindre la lumière du soleil. C'est maigre, mais c'est tout ce qu'on nous propose.
Second point : Un autre couple homme/femme (soyons originaux jusqu'au bout) de policiers qui plus est (on nage dans la SF) dont l'homme est amoureux de sa collègue (retenez-moi, je vais faire un malheur). Elle, ne s'intéresse qu'au mystère que cachent les crimes perpétrés par l'autre duo.
A tout cela s'ajoute un troisième personnage, aux intentions aussi fumeuses que l'est le scénario, mais qui est fort utile car il permet des rebondissements successifs auxquels participe la jeune policière. Laquelle va connaître tellement de changements de situation qu'au final son personnage perd toute crédibilité, ce qui tombe bien pour la suite... (j'en ai déjà trop dit).
Présenté comme ça l'est, ça pourrait donner envie de lire.
Précisons alors que ce 4ème tome brille par l'absence complète de ce qu'on pourrait considérer comme des dialogues. Lieux communs seraient plus appropriés.
Ajoutons que le véritable fond de l'histoire (j'ai résumé les 2/3 de l'intrigue des 4 albums en 3 paragraphes) ne tient dans cet album qu'à une dizaine de planches au grand maximum. Le reste n'est constitué que de séquences de poursuite ou de combat venant tout droit de "Buffy et les vampires", plus quelques scènes de sexe improbable pour attirer le chaland (jeunes gens, ne croyez pas que cela se passe ainsi dans la vraie vie).
Je commence à faire des références visuelles, évoquons donc la partie dessin.
Marini a du talent quand il le veut (si, si, je vous assure), mais pour Rapaces il doit pas vouloir.
Puisque nous étions sur les clichés, admirons l'exceptionnelle collection d'images bateaux tirées sans nul doute de quelques revues porno ou de catalogues de sous-vêtements.
Je ne polémiquerai pas plus sur le fait que, chez lui, les femmes sont toujours avantagées par une nature qui doit être d'un autre univers. Mais c'est quand même assez fantastique de remarquer que pour la moindre action, les jolies dames prennent toujours des postures présentant les éléments les plus charnels de leur anatomie. Et puis avec le cuir, ça rend tellement mieux, n'est-ce pas ? Mais non, mais non, Marini ne considère pas ses lecteurs comme des voyeurs, qu'allez-vous chercher là !?
Mais il n'y a pas que ça. Si le doute était permis, nous en sommes maintenant certains : le dessinateur a vu Matrix. Si ça se trouve même, les deux épisodes. Il devait parfois avoir gardé l'oeil sur l'écran pendant qu'il dessinait, car il a malencontreusement réalisé des erreurs (ou horreurs) graphiques assez moches vraiment dommageables.
Bref, Rapaces IV n'est que le début d'une looongue série sans intérêt. Les albums sont grands formats (plus cher donc) pour une lecture qui ne dépasse pas les 20 minutes. C'est vulgaire et raccoleur, et ça n'a rien d'original. Autant se taper un bon bouquin de vampires ou les séries / films sur le même sujet, Marini et Dufaud ont bien d'autres séries en route pour satisfaire leurs inconditionnels.
Par Auroress
Dans un monde corrompu par les vampires, un frère et une sœur sèment la terreur. Ce sont les rapaces. Ils ont gardé la soif du sang ainsi que leur instinct sauvage. Ils tuent les leurs sans regret... car leur règne s'achève.
C'est avec plaisir que l'on retrouve nos vampires préférés ainsi que Vicky Lenore. Le rythme est inégal et gâche quelque peu la fête. On navigue entre des passages très violents, rapides et d'autres plus lents voire inintéressants. La magie opère moins dans ce tome mais ne boudons pas, car le dessin est toujours aussi agréable.
Comme beaucoup, j'avais été enthousiasmée par les deux premiers et trouvé le troisième un peu en dessous. Ce dernier tome est lui aussi un peu décevant, mais de très bonne facture. Certes, le dessin est moins beau, les couleurs moins vives, le scénario léger mais il s'agit d'un album qui a le mérite de terminer la série. Oui, il y aura un autre cycle mais peu importe car la fin du tome quatre est des plus satisfaisantes dans le sens où plus aucune question ne reste en suspens.
Attendais-je trop de cet album? Sûrement. Il n'empêche que j'ai passé un agréable moment en compagnie des rapaces et que cette série est l'une des incontournables du catalogue de Dargaud.
4.0