Talisman 2. Dans une sombre forêt

G râce à la cape magique, Tara a réussi à récupérer un calepin de son père que conservait jalousement Arnaud Delombes. Mais pour déchiffrer l'écriture codée, la fillette fait un nouveau vœu et se retrouve plongée des années en arrière, avec son ami Tom, à la recherche de l'histoire du carnet. Elle assiste à la rencontre de ses parents et à l'aventure extraordinaire qui déclencha les événements ayant conduit son géniteur jusqu'au coma. De son côté, Delormes, furieux, intime l'ordre à sa fille Mathilde de lui retrouver son précieux bien. Pour Tara et sa famille, le temps est plus que jamais compté.

Le premier opus de Talisman avait apporté son lot de mystères ; dans le second, des éléments de réponse commencent à percer. Le retour dans le passé permet à Tara, ainsi qu'au lecteur, de mieux connaître les personnages impliqués dans l'aventure ayant abouti au coma paternel. Deux parties bien distinctes sont identifiables. La première emmène sur les traces des parents de l'héroïne, alors adolescents. L'arrivée d'Edwin (futur père de Tara) provoque du remue-ménage dans le petit groupe d'amis, surtout lorsque celui-ci commence à montrer de l'intérêt pour Amélie. C'est une véritable tranche de vie qu'offrent les auteurs, explorant le passé de protagonistes qui, adultes, sont finalement assez peu connus. Cette séquence nostalgie prête à sourire et à s'attendrir devant ces émois juvéniles, surtout en ayant connaissance du futur.
Dans la seconde partie, les jeunes hommes, laissant Amélie, se retrouvent en excursion. Celle-ci dérape et les entraîne dans une équipée aussi fabuleuse que dangereuse. C'est un véritable conte de fées au bestiaire fantastique qui se dessine alors, amenant les héros à faire des choix terribles qui sont à l'origine des troubles du présent. Les réponses apportées ne sont que partielles, mais renforcent l'envie d'en connaître toujours plus et de savoir comment la petite Tara va bien pouvoir sauver sa famille. Cette construction en deux parties renforce l'aspect adulte de la série, sans pour autant renier son public jeunesse.

Le trait de Montse Martin sert toujours à merveille le récit de François Debois. Le dessin est clair et lumineux, tout en sachant révéler des ombres inquiétantes aux moments opportuns. Le graphisme dynamique, aidé par un cadrage et un découpage soignés, souligne le scénario dont le rythme accélère au fil des pages et dévoile des êtres étranges à l'apparence originale. Reste toujours ce côté mignon qui caractérise la dessinatrice et qui se révèle particulièrement dans les frimousses féminines, comme le petit froncement de nez d'Amélie ou les taches de rousseur de Tara.

Le tome se conclut en plein remue-ménage, sur une étrange rencontre qui rappelle que bien des énigmes restent encore en suspens. Avec ce volume à cent à l'heure, les auteurs confirment la grande qualité de cette série tout public, tout en y apportant une dimension dramatique supplémentaire. Le lecteur, conquis, n'aura qu'une hâte : connaître le fin mot de l'histoire dans le troisième et dernier volume.

Moyenne des chroniqueurs
7.0