Shi ki 1. Volume 1
D
ans un paisible et pittoresque village du Japon, trois cadavres de personnes âgées sont découverts au début du mois d’août. Les autorités pensent qu’il s’agit de décès naturels causés par la température exceptionnellement élevée, mais d’autres villageois décèdent au fil du mois dans des circonstances inconnues. Si toutes les victimes ont en commun de souffrir d’une légère anémie avant de passer de vie à trépas, rien dans leur état de santé ne laisse présager une fin tragique. Ces drames surgissent au moment où le château de style européen qui orne la bourgade et dont la construction atypique reste à ce jour mystérieuse, accueille enfin de nouveaux locataires.
Dès les premières planches, le lecteur est plongé dans un sombre petit village et devine qu’il va être le théâtre de scènes cauchemardesques. Les illustrations de Ryu Fujisaki se rapprochent du genre gothique, ce qui cadre bien avec le sujet du livre et l’ambiance recherchée. Le graphisme se fait par moments plus léger, procédé qui permet un effet de contraste plaisant. Un style déroutant, un peu inhospitalier à première vue, mais qui atteint son but en mettant le lecteur mal à l’aise. Le premier volet pose les bases de l’intrigue et présente les personnages principaux qui deviennent rapidement trop nombreux, conférant un aspect confus au scénario. Il devient vite difficile de se repérer dans l’histoire et de cerner tous les protagonistes. En outre, les enchaînements entre les évènements sont parfois trop rapides. Cette caractéristique assez courante dans les shônen laisse néanmoins espérer que Shi ki démêlera son intrigue avec fluidité au fil des tomes.
Malgré l’effort à produire pour suivre le schéma narratif, le suspens est bien établi et l’attention du lecteur captivée. L'envie d'éclaircir cette sombre énigme, qui ne semble pas dénuée d'êtres fantastiques, reste plus forte que la tentation de fermer le livre sans même attendre la suite.
6.0