Alpha Premières Armes 1. Baptême du feu
A
près avoir multiplié les pots-de-vin et autres délits d'initiés, la Thirdnail Incorporation, une société d'électronique, est parvenue à équiper 90% de l'outil informatique des USA avec son nouveau composant, le TH-1. Loin d'être une entreprise commerciale comme les autres, la Thirdnail Inc. est en fait une émanation plus ou moins gouvernementale au service de certains responsables de la CIA. Leur but ? Accéder secrètement et illégalement à l'ensemble des données contenues dans les ordinateurs pourvus de leur fameuse puce espion. Deux ans plus tard, Kyle Thompson, un informaticien d'IBM, découvre fortuitement l'existence de ce processeur parasite et parvient même à en percer les mystères. Désormais traqué par une équipe de mercenaires à la solde de la Thirdnail Inc., Kyle Thompson décide de prendre le large et embarque dans le premier avion en partance pour la Chine afin de sauver sa peau. Décidée à le réduire au silence, la firme organise le détournement de l'appareil. Une équipe des forces spéciales est alors envoyée sur site afin de libérer les otages. Parmi les soldats présents, un certain Dwight Delano Tyler...
Alpha Premières Armes est donc le spin-off de la bande dessinée d’action et d’espionnage Alpha, imaginée par le trio Youri Jigounov, Pascal Renard, Mythic. Les éditions du Lombard ont confié à un nouveau duo d'auteurs, constitué par Emmanuel Herzet et Eric Loutte, la délicate mission de décliner les premières aventures de celui qui deviendra l'un des meilleurs agents de la CIA. Les aficionados ne seront pas désorientés et retrouveront avec bonheur les éléments qui ont contribué à la réussite de la série initiale. Le scénariste, Emmanuel Herzet, a élaboré une intrigue efficace à base de conspiration et de raison d'État qui s'inspire des mécanismes vus dans les meilleurs thrillers cinématographiques ou télévisuels. La psychologie des personnages n'en est pas pour autant écartée, et le lecteur suit avec intérêt les évolutions des divers protagonistes.
Sur le plan graphique, le travail fourni par Eric Loutte n'a rien à envier à celui de Youri Jigounov. La couverture, très réussie, donne d'ailleurs le ton. Plus connu pour son travail sur les vieux avions (notamment Le Vol du Wallenstein), le dessinateur parvient à s'approprier l'univers du futur Alpha et livre des planches où transpire la recherche du détail et du réalisme. La mise en scène des phases d’action, destinées à dynamiser l'ensemble narratif, est elle aussi bien maitrisée par l'emploi de découpages et d'angles de vue intéressants.
Ce Baptême du feu se révèle donc de très bonne facture et résiste bien au jeu des comparaisons avec la série originelle. Autre point positif, les deux sagas peuvent se lire de façon indépendante.
5.7