Junk 2. Pay back
L
es Jersey Cowpunchers, une bande de vieux braqueurs à la retraite réunis une dernière fois pour un baroud d’honneur, font halte à Lakepoint pour se remettre de leur chaotique début d’expédition. La vraie-fausse chasse au trésor organisée par leur chef, Williams Hank, est sur le point de tomber à l’eau, une partie des membres du groupe ayant découvert la supercherie. C’est alors que débarquent Wallace Shawn et sa clique. Ils sont à la poursuite de Ford, le convoyeur des Jersey, qui, joueur de Poker invétéré, est recherché par ses créanciers. Ce dernier est alors contraint de leur céder le journal de Johnson Brown, censé indiquer l’emplacement du trésor des Confédérés. Une course-poursuite s’engage jusqu’au village abandonné de San Jacinto où doit être caché le pactole. Chaque clan risque d’y trouver bien autre chose que la richesse, d’autant qu’une ombre hante les ruines du lieu de l’affrontement final...
Deuxième et dernière partie de Junk, Pay Back tient toutes ses promesses. Après avoir mis le lecteur en selle sur une histoire de vengeance, celui-ci se retrouve sur une fausse piste. Revirements de situation, trahisons, drames, poursuites, fusillades, les auteurs ne lésinent pas pour maintenir la tension de ce western haut en couleur où les répliques fusent aussi vite que le plomb des Winchesters.
Nicolas Pothier dresse un éventail de trognes très variées et sait s’y prendre pour exploiter les failles des personnages, développer en quelques scènes les liens qui les unissent et rendre attachants ces vieux brigands aux caractères bien trempés. Et lorsque l’un d’eux mord la poussière, il est difficile de ne pas ressentir un petit pincement, même s’il est préférable de finir avec une balle dans la carcasse plutôt que de retourner à un quotidien sordide.
Le dessin sans fioriture et faussement dépouillé de Brüno est particulièrement lisible, chaque case, chaque posture étant murement réfléchies. Graphiquement, les scènes sont maitrisées, les actions, les confidences et les flashbacks s’enchainent agréablement, promenant le lecteur au travers les décors enneigés du Grand-Ouest. A l’image des personnalités développées par Nicolas Pothier, la galerie de sales gueules est riche. En quelques traits, chaque protagoniste est aisément identifiable.
Une histoire d’amitié, des contrées inhospitalières, cent-six coups de feu, treize morts, des explosions à la dynamite, un trésor auréolé de mystère, Junk réunit tous les éléments d’un Western sombre et d’une aventure réussie.
7.7