Pip et Norton

D u Dave Cooper en couleur, ça change quelque chose ? Pas vraiment en fait et c’est tant mieux. Même univers cartoonesque perverti - à mi-chemin entre le Frank de Jim Woodring et le Squeak the Mouse de Massimo Mattioli -, mêmes personnages névropathes et demeurés. Mais sinon, les aventures de Pip & Norton, c’est quoi ? Et bien, d’un côté, il y a donc Pip, un faux-bourdon sous acide, travaillé par des désirs primaires et agité de soubresauts compulsifs ; de l’autre, Norton, le compagnon un rien maso qui se laisse systématiquement entraîner dans les délires du premier. Derrière le duo infernal, il y a la plume de Gavin McInnes, le fondateur du magazine Vice, et le dessin organique, humide et frémissant de l’ami Cooper. On y est. Oui, mais où ? Probablement dans les égouts de la maison Disney et la plomberie n'est pas aux normes. Cela suinte, ça refoule et c’est tout bonnement hilarant. Une pochade déjantée, sur un lit de jus de chaussette et d’intestins de vache. Bref, le bizarre fait ici partie du décor et les freaks font la loi. Matt Groening est fan. Il n’est pas le seul.

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Moyenne des chroniqueurs
7.0