Aya de Yopougon 5. Volume 5
D
es marchés de Château Rouge à celui de Treichville, des rues du Marais à la brousse africaine, il n’y a qu’un pas que franchissent avec toujours autant de bonheur Marguerite Abouet et Clément Oubrerie. C’est déjà le cinquième album et le soap de Yop-City n’a rien perdu de sa fraîcheur revigorante, de ses expressions imagées, ainsi que de son camaïeu d’ocres et de rouges. Les péripéties se succèdent, attendrissantes et faussement légères.
En filigrane, et malgré l’insouciance qui semble régner, sont, une fois encore, évoqués le patriarcat, la question de l’émancipation féminine ou de l’acceptation, que ce soit celle de l’homosexualité ou bien encore de l’immigré. Le miracle ivoirien ne durera pas et « Joie-ville », le sobriquet du quartier de Yopougon fera long feu. Ils sont nombreux déjà ceux qui – prédicateurs, escrocs en tout genre – profitent des soubresauts d’une société en transition et des premiers remous de la crise à venir.
Un sixième tome est d’ores et déjà annoncé. Le dernier ? Rien n’est moins sûr, une conclusion provisoire tout au plus, celle d'un cycle, comme l'avait été le troisième album. Pour la suite, tout dépendra de l’envie des auteurs. L’univers est riche et les projets ne manquent pas. Dans les cartons, il y a déjà ce roman graphique policier sur les enquêtes musclées du Commissaire Kouamé dans les ruelles d’Abidjan et, pour les plus jeunes, les aventures d'Akissi, une petite fille un rien garçon manqué dans son quartier de… Yopougon !
» A lire aussi, les chroniques des troisième et quatrième tomes.
6.5