Les contrebandiers de Moonfleet

Élevé par sa tante Jane et bercé par les histoires sur Barbe-Noire, John Tranchard vit une enfance morne dans le petit village côtier de Moonflet. La compagnie de Grace Maskew, la fille du juge, ne suffit plus au jeune garçon qui rêve d’aventures. Un soir, trompant la vigilance de Jane pour se rendre au cimetière, son terrain de jeu favori, il tombe sur des contrebandiers en action. Il reconnait les marins du village, ainsi qu’Elzévir Block, l’aubergiste. Cette découverte est décisive pour John. Il se lie d’amitié avec Elzévir et le convainc de partir à la recherche du trésor maudit : le diamant de Barbe-Noire.

Edward Teach, plus connu sous le nom de Barbe-Noire, inspira de nombreux récits et légendes. Récit d’aventure avec Moonfleet, le roman de Falkner, repris par Fritz Lang pour son film Les contrebandiers de Moonfleet, et plus récemment avec Moonfleet, la série de bande dessinée de Rodolphe et Dominique Hé. C’est le roman de Falkner qui est ici adapté par le scénariste Igor Szalewa, avec Marion Mousse au dessin.

Entre récit d’action et quête initiatique, l’histoire, au premier abord attrayante, peine à trouver ses marques. Alternant scènes d’actions et d’hallucinations délayées, par moment sans vraiment de cohérence, l’intrigue donne l’impression de trainer en longueur. Les bonds dans la chronologie, les successions d’événements et les transitions hasardeuses, voire maladroites, rendent la lecture de certains passages confuse.
Graphiquement, ce livre de deux cents pages au format carré permet des cadrages originaux et l’utilisation de pleines pages aérées. Cependant, le dessin en noir et blanc au rendu sans nuance et très contrasté n’en tire pas entièrement profit, produit des cases pas toujours lisibles et finit de lasser.

Trompé par le titre de l’album, le lecteur pourrait être déçu de ne pas découvrir une histoire plus épique et impliquant d’avantage le pirate Barbe-Noire. L’histoire de John Tranchard aurait peut être mérité un traitement en plusieurs tomes afin de laisser aux auteurs la possibilité de développer plus sereinement leurs personnages.

Moyenne des chroniqueurs
4.0